L’économie allemande a enregistré une légère croissance au deuxième trimestre, soutenue par la consommation des ménages et la dépense publique, montrent les statistiques officielles publiées jeudi, une performance meilleure qu’attendu qui ne dissipe pas pour autant les craintes de récession.
Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie d’Europe a progressé de 0,1% sur la période avril-juin par rapport aux trois mois précédents et de 1,7% en rythme annuel en données corrigées des variations saisonnières (CVS), a annoncé Destatis, l’office fédéral de la statistique.
Les économistes prévoyaient une stagnation d’un trimestre sur l’autre, comme indiqué par l’estimation préliminaire publiée fin juillet, et une hausse de 1,4% en rythme annuel.
Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,8% d’un trimestre sur l’autre en dépit de l’inflation élevée et de la crise de l’énergie, précise Destatis, et la dépense publique affiche une hausse de 2,3%.
Mais pour les analystes, ces chiffres ne réduisent en rien la probabilité d’une récession à court terme.
« Les facteurs négatifs sont actuellement si importants que même une aggravation de la crise ne peut pas être exclue », dit ainsi Thomas Gitzel, chef économiste de VP Bank. « Ou pour dire les choses différemment: il faudrait beaucoup d’éléments positifs pour qu’une récession ne se concrétise pas. »
Confirmant ce pronostic sombre, l’indice Ifo du climat des affaires, également publié jeudi, est tombé en août à son plus bas niveau depuis juin 2020, à 88,5 après 88,7 (révisé) en juillet, même si ce repli est moins marqué qu’anticipé (le consensus le donnait à 86,8).
« L’incertitude reste forte dans les entreprises et l’économie allemande dans son ensemble devrait se contracter au troisième trimestre », a déclaré le président de l’institut d’études économiques, Clemens Fuest.
Les entreprises comme les ménages souffrent de la crise du gaz, d’autant que les consommateurs semblent désormais avoir dépensé l’épargne constituée pendant la crise du coronavirus, note Jörg Krämer, chef économiste de Commerzbank.
« Nous nous attendons à ce que le second semestre de l’année et le premier trimestre de l’an prochain soient plus récessionnistes que jamais », ajoute-t-il.