Des responsables japonais intervenants au forum des affaires de la Huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), tenu samedi après-midi, à Tunis, ont été unanimes pour souligner l’importance d’investir dans les ressources humaines et l’innovation pour assoir un avenir prospère pour le continent africain et développer les relations afro-nippones.
Le ministre japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie, Shinichi Nakatani, a, à cette occasion, formulé l’espoir que « les 92 mémorandums d’entente signés en marge du forum entre les entreprises japonaises et africaines puissent aboutir à des partenariats concrets qui permettront de développer les relations entre le Japon et le continent africain »
Exprimant l’intérêt des entreprises japonaises pour l’investissement en Afrique, Nakatani a fait savoir que le gouvernement de son pays œuvre, à travers des mesures financières mais aussi à travers des accords et des partenariats bilatéraux et multilatéraux, à renforcer les flux des investissements japonais sur le continent africain, notamment dans les secteurs de l’économie verte, des énergies renouvelables, des mines et des nouvelles technologies ».
Il a aussi considéré que les défis imposés par les changements climatiques nécessitent la mise en place de mécanismes conjoints de financement et la facilitation de l’accès, pour les pays africains, aux technologies à même d’appuyer la lutte contre ces changements.
De son côté, le PDG de Komatsu Ltd, Tetsuji Ohashi, a estimé que « pour qu’il y ait le développement aspiré en Afrique, il faut qu’il y ait les ressources humaines qui soutiennent ce développement ».
« Pour ce faire le Japon doit être un partenaire pour les pays africains en matière de formation et d’éducation. Il doit également soutenir la transition numérique et l’innovation dans ces pays ».
Soulignant l’apport de son association en termes de construction d’écoles et de cliniques en Afrique, le président de l’équipe du projet Afrique de l’Association japonaise des chefs d’entreprise (KEIZAI DOYUKAI) et PDG de Japan Tobacco, Mutsuo Iwai, a pour sa part déclaré que le dialogue entre le Japon et les pays africains doit se concentrer sur le développement des ressources humaines et l’accélération de l’innovation et de la transition numérique qui constituent les préalables nécessaires pour une prospérité partagée » .
Adhérant à cette idée, le président de la JICA, Akihiko Tanaka a souligné que face aux crises multiples qui agitent la planète (pandémie, changements climatiques…), l’Afrique doit être capable de construire ses propres systèmes de résilience. « Pour ce faire, les jeunes, le secteur privé et l’innovation sont les éléments clés de cette résilience ».
Tanaka a fait savoir que la JICA a toujours adopté une approche favorisant le développement des compétences et l’innovation indiquant que plus de 1500 jeunes africains ont été formés au Japon depuis la TICAD 5 et ont eu la possibilité de rencontrer plus de 400 entreprises japonaises ».
Le vice-président de l ‘Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), Hiroshi Matano a quant à lui mis l’accent sur le rôle joué par le secteur privé africain et japonais pour balayer les effets de la pandémie du coronavirus, insistant sur l’importance de prévoir dans le cadre du partenariat afro-japonais, la mise en place des mécanismes à même de développer le secteur privé africain et de favoriser la coopération entre les entreprises et les startups des deux côtés.
La TICAD 8 est organisée conjointement, par le Japon, la Commission de l’Union africaine (CUA), l’ONU, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale (BM).
La Tunisie, deuxième pays africain à organiser cet événement après le Kenya, en 2016, avait obtenu l’accord d’accueillir la » TICAD 8 « , à l’issue de la 33e session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) tenue, les 9 et 10 février 2020, à Addis-Abeba en Éthiopie.