Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, tandis que Wall Street est dans le rouge à la mi-journée dans une séance volatile en raison des hésitations des investisseurs sur l’ampleur de la hausse attendue des taux de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et de l’évolution de la crise de l’énergie, amplifiée par la fermeture prolongée du gazoduc Nord Stream 1.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,19% à 6.104,61 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,18% et le Dax allemand de 0,87%.
L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,29%, le FTSEurofirst 300 0,13% et le Stoxx 600 0,24%.
Les actions en Europe ont commencé la séance en hausse avant de reculer en début d’après-midi, puis de clôturer dans le vert, les marchés monétaires évaluant alors la probabilité d’une hausse des taux de la BCE de trois quarts de point jeudi à seulement 67%, contre 90% dans la matinée.
Selon des informations de presse, plusieurs responsables de la BCE envisagent une hausse modérée des taux alors que les signes d’une dégradation de la conjoncture économique se renforcent avec notamment la décision de la Russie de reporter sine die le redémarrage du gazoduc Nord Stream 1 qui alimente l’Europe.
Face à la flambée des prix de l’énergie, plusieurs pays européens, ont annoncé mardi des plans d’aides pour les ménages et les entreprises.
En Allemagne, les commandes à l’industrie ont enregistré une baisse plus importante que prévu en juillet, la sixième d’affilée, avec un repli de 1,1%, en raison entre autres des prix élevés du gaz.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, l’énergie (-2,52%) a accusé la plus forte baisse sectorielle sur le Stoxx 600, en raison du repli du pétrole, tandis que de l’autre côté du spectre, le secteur cyclique de l’automobile (+1,91%), gros consommateur d’énergie, a affiché la plus forte hausse.
Le compartiment de la distribution (+1,78%) a pour sa part été tiré par les valeurs britanniques du secteur, un plan d’aide aux entreprises de 40 milliards de livres (46,5 milliards d’euros) étant attendu de la nouvelle Première ministre Liz Truss.
Dans les valeurs individuelles, Credit Suisse a fini dans le vert à la faveur de l’annonce de la cession de ses activités de trust.
Lufthansa a gagné 1,45%, le syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit (VC) ayant annoncé un accord salarial avec la compagnie aérienne.
Volkswagen a gagné 3,71% après la confirmation du projet d’introduction en Bourse de sa marque Porsche.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,3%, le Standard & Poor’s 500 de 0,20% et le Nasdaq de 0,41%.
Les indices sont également volatils, l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management (ISM), publiée mardi, ayant montré que l’activité du secteur des services aux Etats-Unis a poursuivi en août son redressement pour le deuxième mois consécutif dans un contexte d’atténuation des tensions sur l’offre et les prix.
Cela ravive l’espoir que l’économie n’est pas entrée en récession mais dans la même temps offre à la Réserve fédérale américaine des arguments supplémentaires pour accélérer sa remontée des taux d’intérêt.
Les géants des nouvelles technologies comme Amazon et Microsoft Corp cèdent respectivement 0,19% et 0,63%.
Le groupe en difficulté Bed, Bath & Beyond chute de 16,10%. Le corps de son directeur financier Gustavo Arnal a été retrouvé vendredi au pied d’un gratte-ciel de New York et selon les services de médecine légale de la ville il s’agit d’un suicide.
Le « spac » Digital World Acquisition, qui doit fusionner avec la société de réseaux sociaux de Donald Trump, plonge de 16,32%, une source ayant rapporté à Reuters qu’il n’est pas parvenu à obtenir un soutien suffisant des actionnaires pour une prolongation des discussions en vue d’un accord.
CHANGES
Le dollar américain avance de 0,35% face à un panier de devises de référence. Il a atteint récemment un sommet de 24 ans contre le yen à 141,56 et un plus haut de 20 ans face à l’euro à 0,98.
La monnaie unique européenne se traite mardi à 0,9908 dollar.
La livre sterling, qui a gagné en séance jusqu’à 0,6% à 1,19609 dollar, reste bien orientée après la passation de pouvoir entre Boris Johnson et Liz Truss à la tête du gouvernement britannique.
Le dollar australien recule de 0,77% après le relèvement sans surprise de 50 points de base des taux la RBA.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe ont fini dans le désordre au terme d’une séance également volatile en raison des incertitudes sur les décisions de la BCE.
Celui du Bund allemand à dix ans, référence en zone euro, a gagné près de quatre points à 1,606%, tandis que le deux ans a reflué de près de sept points à 1,097%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans avance de 15 points à 3,345% et celui à deux ans de plus de dix points à 3,5009%.
PÉTROLE
Après deux séances de hausse, les cours pétroliers sont irréguliers. Les inquiétudes sur la demande mondiale ont cependant pris le pas sur l’annonce lundi d’une baisse de la production de l’Opep+ de 100.000 barils par jour en octobre.
Le Brent cède 2,15% à 93,68 dollars le baril, tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,77% à 87,54 dollars.