Cinq pays membres de l’Union européenne ont proposé d’interdire l’importation de diamants extraits en Russie alors que les Vingt-Sept préparent une nouvelle salve de sanctions contre Moscou, mais cette mesure qui requiert l’unanimité a jusqu’à présent suscité des réticences en Belgique.
Alors que la Commission européenne doit présenter cette semaine de nouvelles propositions de sanctions, en réaction à la mobilisation militaire décrétée par Vladimir Poutine, l’Irlande, la Pologne, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie ont proposé d’ajouter à la liste les diamants en provenance de Russie, dont la société Alrosa est le premier producteur mondial de pierres brutes.
Une telle mesure affecterait les intérêts de la Belgique, dont l’industrie du diamant représente 5% des exportations et emploie 30.000 personnes.
Le World Diamond Centre d’Anvers, plus grand centre de commerce de diamants du monde, estime qu’il perdrait 30% de son chiffre d’affaires s’il ne pouvait plus vendre de diamants en provenance de Russie, et que cela profiterait à d’autres pays qui n’appliquent pas de sanctions contre Moscou.
Le Premier ministre belge Alexander de Croo a lui-même estimé le 14 septembre que des sanctions visant les diamants russes représenteraient une « grosse perte » pour son pays, tout en assurant n’avoir « jamais bloqué de mesures liées au secteur du diamant ».