Le Japon a dépensé le montant record de 2.800 milliards de yens (20,19 milliards d’euros) pour intervenir sur le marché des changes la semaine dernière afin de soutenir le yen, selon les données du ministère des Finances publiées vendredi.
Cette intervention, la première en 24 ans, a été effectuée le 22 septembre et les analystes estiment que les dépenses communiquées par le ministère entre le 30 août et le 28 septembre ont été consacrées entièrement à cette opération.
Le précédent record d’une telle intervention par les autorités nippones datait de 1998, avec 2.620 milliards de yens déboursés à l’époque pour soutenir la monnaie du pays.
Le montant de la dernière intervention du Japon est cependant inférieur à la somme de 3.600 milliards de yens estimé auparavant par les marchés monétaires.
« C’est un montant élevé pour une intervention, si cela a eu lieu sur une seule journée, ce qui traduit la détermination des autorités japonaises à défendre le yen », commente Daisaku Ueno, chef stratège sur les changes chez Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities.
« Mais l’impact d’une nouvelle intervention diminuera tant que le Japon continuera d’intervenir en solo », a-t-il ajouté.
L’intervention, décidée après la chute du yen à 146 pour un dollar, soit un plus bas de 24 ans face au billet vert, a permis à la devise japonaise de passer immédiatement à environ 140 yens pour un dollar avant de remonter par la suite à 144,25 pour un dollar.
« Les baisses brutales et unilatérales récentes du yen augmentent les incertitudes, compliquant les prévisions des entreprises. Ce n’est donc pas souhaitable et c’est mauvais pour l’économie », a déclaré vendredi le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, selon le compte rendu d’une réunion ministérielle.
Les réserves de change du Japon sont évaluées à environ 1.300 milliards de dollars (1.330 milliards d’euros), soit les plus importants avoirs en devises étrangères au monde après la Chine.