La hausse de la demande des consommateurs joue un rôle de plus en plus important dans le niveau excessif de l’inflation dans la zone euro, montre une étude publiée vendredi par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui suggère que les tensions inflationnistes sont de plus en plus ancrées dans l’économie, comme le redoutent beaucoup de banquiers centraux.
L’inflation dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique a atteint 10% le mois dernier après une poussée liée initialement à l’envolée des prix de l’énergie, contre laquelle la politique monétaire ne peut pas grand-chose. Mais l’impact de ce choc d’offre est en train de s’atténuer, estime la BCE dans son Bulletin économique.
« Au cours des derniers mois, les facteurs d’offre et de demande ont joué des rôles globalement similaires dans l’inflation (sous-jacente) », explique ainsi l’étude. « Plus récemment, la contribution des composantes majoritairement liées à la demande dans l’inflation des services a dépassé celle des composantes majoritairement liées à l’offre », ajoute-t-elle.
Si l’inflation semble désormais proche de son pic, son reflux devrait être lent dans un premier temps et une enquête distincte de la BCE montre que les consommateurs s’attendent à de fortes hausses des prix pendant encore plusieurs années.
Les prévisions d’inflation à l’horizon d’un an restent stables à 5% et la médiane des prévisions à trois ans ressort à 3%, précise cette enquête.
La BCE s’est fixé pour objectif de ramener l’inflation vers 2% mais ses propres prévisions montrent que la hausse des prix devrait rester plus forte jusqu’à la fin 2024 au moins.
Et le compte rendu de sa réunion de politique monétaire de septembre, publié jeudi, a montré que les membres de son Conseil des gouverneurs étaient désormais préoccupés par le risque de voir apparaître une dynamique d’inflation auto-entretenue.
La prochaine réunion du Conseil, prévue le 27 octobre, pourrait donc aboutir à une nouvelle hausse de taux de trois quarts de point.