Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi et Wall Street était également dans le vert à mi-séance dans un contexte de regain d’optimisme alimenté par l’apaisement des craintes budgétaires et fiscales en Grande-Bretagne et par les solides résultats publiés pour l’instant par plusieurs grands groupes malgré les pressions inflationnistes.
À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,44% à 6.067 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,24% et le Dax allemand a pris 0,92%.
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,64% et le FTSEurofirst 300 0,35%. Le Stoxx 600 a progressé de 0,34%, signant une quatrième séance consécutive dans le vert.
Les marchés d’actions ont continué de profiter de l’annulation par le gouvernement britannique de la quasi-totalité des mesures fiscales annoncées le 23 septembre, qui avaient provoqué des turbulences financières et fait chuter de la livre sterling.
Côté publications trimestrielles, après les résultats meilleurs que prévu de Bank of America, les marchés ont applaudi mardi le plan de réorganisation des activités de Goldman Sachs et son bénéfice supérieur aux attentes dégagé au troisième trimestre.
Le compartiment bancaire en Europe comme aux Etats-Unis a été particulièrement recherché, avec des gains respectivement de 0,71% et 1,26%.
« Il semble que la hausse des coûts d’emprunt, qui augmente le revenu net d’intérêts, fonctionne comme une sorte de parachute pour les banques dans un contexte de ralentissement économique », a déclaré Guido Petrelli, fondateur et directeur général de Merlin Investor.
Malgré le regain d’optimisme sur les marchés, certains analystes à l’instar de Tim Ghriskey, stratège chez Ingalls & Snyder, estiment qu’il est prématuré d’envisager un « rally » durable. « Est-ce que les marchés ont touché le fond, nous ne pourrons le dire qu’en regardant dans le rétroviseur », a-t-il déclaré.
Plusieurs responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont en outre de nouveau insisté mardi sur la nécessité d’une remontée rapide des taux d’intérêt malgré le risque de récession, tandis qu’aux Etats-Unis l’agence de notation Fitch a abaissé ses prévisions pour l’économie américaine, tablant sur une croissance de seulement 0,5% en 2023 et un taux directeur porté de 3,5% à 5,2% en 2024.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,81%, le Standard & Poor’s 500 de 0,90% et le Nasdaq de 0,88%.
Goldman Sachs et Bank of America prennent chacun 2,3%.
Johnson & Johnson recule de 0,44% malgré un chiffre d’affaires trimestriel au-dessus des attentes, le conglomérat ayant également annoncé qu’il pourrait supprimer des emplois en prévision d’un ralentissement économique.
Netflix, qui doit publier ses comptes trimestriels après la clôture de la Bourse, cède 1,46%, tandis que le secteur des nouvelles technologies avance de 0,76%.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, les compartiments de l’automobile (+1,72%), des nouvelles technologies (+0,91%) et des banques (+0,71%) ont été recherchés, tandis que les ressources de base (-1,45%) ont accusé l’une des plus fortes baisses.
Sur le CAC 40, Publicis, en hausse de 2,30%, a été porté par le relèvement de ses prévisions pour cette année, ce qui a également profité à son concurrent britannique WPP, dont l’action a avancé de 0,92%.
Holcim a pris 3,07%, le groupe suisse ayant accepté la confiscation de 687 millions de dollars (699 millions d’euros) et une amende de 90 millions de dollars après la reconnaissance de culpabilité aux Etats-Unis de Lafarge, avec lequel il a fusionné en 2015, pour soutien à l’Etat islamique.
Côté baisse, Roche a abandonné 0,59%, pénalisé par le recul de ses ventes trimestrielles dans un contexte de repli de la demande pour les traitements et tests du COVID-19.
LES INDICATEURS DU JOUR
La production industrielle a accéléré en septembre aux Etats-Unis, au-delà des attentes, avec une hausse de 0,4% le mois dernier après une baisse de 0,1% (révisé) un mois plus tôt, montrent les statistiques officielles publiées mardi.
Le moral des investisseurs en Allemagne s’est légèrement amélioré depuis le début du mois d’octobre mais la situation économique actuelle est jugée moins favorable que le mois dernier, montre l’enquête de l’institut d’études économiques ZEW publiée mardi.
CHANGES
La livre sterling marque une pause mardi après sa forte progression de la veille liée au revirement fiscal britannique: la monnaie britannique se traite à 1,13155 dollar (-0,37%).
Le dollar repart à la hausse, de 0,18%, face à un panier de devises internationales dans une séance volatile où il a touché un plus bas depuis le 6 octobre, après avoir chuté la veille de 1,12%.
L’euro s’échange à 0,9841 dollar (+0,03%).
TAUX
Les rendements obligataires ont également observé une pause après leur forte baisse de la veille: celui du Bund allemand à dix ans a fini pratiquement inchangé à 2,274%, tandis qu’aux Etats-Unis, celui des Treasuries à dix ans prenait environ 1,5 point de base à 4,031%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers reculent dans une séance volatile en raison des craintes d’une hausse de l’offre américaine, des sources ayant déclaré que le président Joe Biden envisageait de puiser le mois prochain dans les stocks stratégiques du pays.
Le Brent perd 2,61% à 89,23 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,52% à 82,45 dollars le baril.