Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi tandis que Wall Street évoluait également dans le rouge à mi-séance, la forte remontée des rendements obligataires prenant le pas sur de solides résultats d’entreprises dans un contexte de regain des craintes d’une récession économique, d’inflation élevée et d’anticipations de relèvement des taux d’intérêt.
À Paris, le CAC 40 a terminé sur une perte de 0,43% à 6 040,72 points. Le Footsie britannique a cédé 0,17% et le Dax allemand 0,19%.
L’indice EuroStoxx 50 a cependant avancé de 0,21%. Le FTSEurofirst 300 a reflué de 0,42% et le Stoxx 600 0,53%, après quatre sessions consécutives dans le vert.
« Le marché observe une pause (…) après un rallye », a expliqué Peter Tuz, président de Chase Investment Counse, ajoutant que celle-ci est liée à une inflation plus élevée que prévu en Grande-Bretagne et l’avertissement lancé par certaines entreprises sur leurs perspectives.
Au Royaume-Uni, l’inflation a augmenté légèrement plus que prévu en septembre, à 10,1% sur un an, renouant avec son plus haut niveau en 40 ans atteint en juillet.
En zone euro, où l’inflation a été revue mercredi en légère baisse, à 9,9% sur un an en septembre, une enquête Reuters montre que la BCE devrait à nouveau relever ses taux de trois quarts de point en octobre.
Alors que le Livre beige de la Fed, qui sert de base de travail au comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale américaine sera publié à 18h00 GMT, les marchés monétaires tablent également sur un relèvement de 75 points de base des taux aux Etats-Unis le 2 novembre, ce qui serait la quatrième hausse consécutive de cette ampleur.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,22%, le Standard & Poor’s 500 de 0,58% et le Nasdaq de 0,68 % dans un contexte de forte remontée des rendements obligataires après la baisse de 8,1% des mises en chantier de logements en septembre aux Etats-Unis, dernier signe en date d’un essoufflement de l’économie américaine. L’indice sectoriel de l’immobilier PHLX abandonne 3,68%.
Aux valeurs, l’action Netflix bondit de 13,42%, la plate-forme de « streaming » vidéo ayant recruté plus de nouveaux abonnés que prévu au troisième trimestre, tandis que son concurrents Walt Disney gagnent de 1,70%.
United Airlines Holdings grimpe de 7,34%, la compagnie aérienne ayant annoncé avoir dégagé son plus important bénéfice trimestriel en trois ans, tandis que les résultats supérieurs aux attentes de Procter & Gamble (+2,15%) sont également salués.
VALEURS
Parmi les grands secteurs de la cote européenne, le compartiment technologique (+1,19%) a été tiré les résultats de l’équipementier néerlandais en semi-conducteurs ASML, dont le titre a bondi de 8,15% à la faveur résultats trimestriels au-dessus des attentes et d’un nombre record de nouvelles commandes.
Nestlé a cédé 1,28% malgré le relèvement de sa prévision de croissance organique de chiffre d’affaires annuel, certains analystes estimant que la demande pourrait bientôt pâtir de la hausses de prix.
Le spécialiste néerlandais de la livraison des repas Just Eat Takeaway.com a pris 1,03% après la publication plus tôt que prévu d’un bénéfice ajusté au troisième trimestre.
Merck KGaA a chuté de 4,49%, la branche française du laboratoire pharmaceutique ayant annoncé sa mise en examen pour « tromperie aggravée » dans le dossier du Levothyrox.
Sur le CAC 40, Publicis (+0,38%) a profité des résultats de son concurrent américain Omnicom.
CHANGES
Le dollar rebondit mercredi d’un creux de deux semaines en prenant 0,67% face aux autres grandes devises internationales
La livre sterling recule de 0,92% à 1,1215 dollar, les cambistes estimant que la BoE reste à la traîne de la Fed en matière de perspectives de relèvement des taux d’intérêt.
L’euro cède 0,88% à 0,9765 dollar.
Le yuan chinois sur le marché « offshore » a fléchi, lui, à un plus bas historique face au billet vert, à 7,2723 pour un dollar dans l’attente d’importantes statistiques économiques et des annonces du Parti communiste chinois (PCC), réuni en congrès depuis dimanche.
TAUX
Les rendements obligataires en zone euro ont fini en forte hausse après les chiffres définitifs de l’inflation dans la région qui confirment que la hausse des prix est restée forte en septembre.
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a en outre déclaré dans une interview au Financial Times que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait commencer à réduire son bilan à partir de la fin de cette année, tandis que la Banque d’Angleterre (BoE) a confirmé qu’elle entamerait le 1er novembre le processus de cession de ses obligations, sur les maturités courtes et moyennes.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l’ensemble de la zone euro, a fini sur un gain de 9,4 points de base à 2,366%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans progressait de 12,3 points à 4,12, au plus haut depuis juillet 2008.
PÉTROLE
Les cours pétroliers progressent, soutenus par les tensions sur l’offre qui l’emportent sur les craintes quant à la demande chinoise et à un possible déblocage des stocks stratégiques américains.
Le Brent prend 1,27% à 91,17 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,17% à 83,79 dollars le baril.