L’économie américaine a rebondi plus fortement qu’attendu au troisième trimestre grâce à la réduction du déficit commercial mais cette bonne surprise ne suffit pas à faire oublier que la croissance de la demande intérieure est au plus bas depuis deux ans, principalement en raison de la remontée rapide des taux d’intérêt de la Réserve fédérale.
La première estimation du produit intérieur brut (PIB) publiée jeudi par le département du Commerce montre aussi que l’investissement dans l’immobilier résidentiel a baissé pour le sixième trimestre d’affilée et que les pressions inflationnistes restent élevées même si la hausse des prix a un peu décéléré.
Le rebond confirme néanmoins que la première économie mondiale n’est pour l’instant pas menacée de récession.
Le PIB des Etats-Unis a augmenté de 2,6% en rythme annualisé sur la période juillet-septembre après une contraction de 0,6% au deuxième trimestre.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 2,4% en rythme annualisé, leurs estimations s’échelonnant entre 0,8% et 3,7%.
Les exportations américaines ont augmenté de 14,4% d’un trimestre sur l’autre alors que les importations ont diminué de 6,9%, freinées par le ralentissement de la demande.
Cette réduction du déficit commercial se traduit par une contribution positive de 2,77 points de pourcentage à la variation du PIB, la plus forte depuis le troisième trimestre 1980.
Les ventes finales aux acheteurs privés, qui excluent l’évolution des stocks et les dépenses publiques, affichent parallèlement une hausse de 0,1% seulement, après +0,5% sur avril-juin, signe que la hausse du coût du crédit freine la demande privée. Il s’agit de leur plus faible progression depuis le deuxième trimestre 2020.
La croissance de la consommation des ménages, dont dépendent environ deux tiers de l’activité économique aux Etats-Unis, a ralenti à 1,4% après +2,0% sur avril-juin.
L’investissement des entreprises a fortement rebondi et les dépenses publiques ont augmenté après cinq trimestres consécutifs de baisse.
Le taux d’inflation des dépenses de consommation personnelle (PCE) reste quant à lui élevé, à 4,5% sur un an hors énergie et produits alimentaires après 4,7% au deuxième trimestre.