Les Bourses européennes, Londres exceptée, ont terminé dans le vert vendredi et à Wall Street, le Nasdaq poursuivait son rebond à mi-séance, l’élan donné aux actions par le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis se prolongeant avec l’assouplissement des restrictions sanitaires en Chine.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,58% (37,79 points) à 6.594,62 points, après être monté en séance à 6.636,81, son meilleur niveau depuis avril. À Francfort, le Dax a pris 0,56% alors qu’à Londres, le FTSE 100 reculait de 0,78%, pénalisé par la crainte d’une récession longue après la confirmation de la baisse du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre.
L’indice EuroStoxx 50 a fini la journée sur une hausse de 0,57%, le FTSEurofirst 300 de 0,04% et le Stoxx 600 de 0,09%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en ordre dispersé, le Dow Jones cédant 0,8% alors que le Standard & Poor’s 500 était pratiquement stable et que le Nasdaq Composite gagnait 0,45%.
L’annonce par la plate-forme d’échange de cryptoactifs FTX de son dépôt de bilan et de la démission de son directeur général incite une partie des investisseurs à la retenue mais la tendance reste soutenue par les dernières nouvelles en provenance de Pékin, où les autorités ont décidé d’assouplir certaines des restrictions sanitaires visant à freiner l’épidémie de COVID-19.
Et le principal moteur du rebond des actions demeure le ralentissement de l’inflation américaine, qui permet d’espérer une politique moins restrictive de la part de la Réserve fédérale dans les mois à venir.
« La réaction à ce chiffre semble un peu extrême, voire exagérée, mais en toute honnêteté, les investisseurs ont attendu longtemps cette occasion et il y a eu tellement d’éléments négatifs intégrés pendant ce temps-là », résume Craig Erlam, analyste senior d’Oanda.
Sur l’ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a progressé de 3,66% et le CAC 40 de 2,78%. Le marché parisien affiche ainsi six semaines consécutives de rebond.
VALEURS
En Europe, l’allègement des contraintes sanitaires chinoises, qui pourrait favoriser une reprise plus rapide de la demande, conjuguée à l’impact de la baisse du dollar sur les cours des métaux de base, a profité au secteur des matières premières, dont l’indice Stoxx a pris 2,58%.
Le sidérurgiste ArcelorMittal a gagné 5,72%, le géant minier Rio Tinto 4,86%.
La nouvelle a aussi bénéficié aux valeurs du luxe comme LVMH (+2,82%) ou Kering (+2,18%) tandis que Richemont prenait 10,46% après des résultats trimestriels tirés par ses ventes de joaillerie.
Dans le sillage du Nasdaq, le compartiment des hautes technologies s’est adjugé 1,71% <.SX8P.
En baisse, Thales a décroché de 8,63% après des informations sur une fuite de données sur le « dark web », malgré les déclarations du groupe selon lesquelles aucun intrusion dans ses systèmes n’a eu lieu.
LES INDICATEURS DU JOUR
Au Royaume-Uni, le produit intérieur brut (PIB) s’est contracté de 0,2% au troisième trimestre, alors que le consensus Reuters le donnait en repli de 0,5%.
En Allemagne, l’inflation calculée aux normes européennes IPCH a été confirmée à 11,6% sur un an en octobre.
Aux Etats-Unis, l’indice de confiance de l’université du Michigan recule plus qu’attendu en première estimation, à 54,7 après 59,9 en octobre.
CHANGES
Le dollar, qui a déjà perdu plus de 2% jeudi après le CPI américain, abandonne encore 1,34% face à un panier de devises de référence et s’achemine vers sa plus forte baisse sur deux séances depuis 2009.
L’euro en profite pour remonter à plus de 1,03 dollar (+1,24%) pour la première fois depuis trois mois.
La livre sterling, elle, s’apprécie de 0,69% face au billet vert et de 0,59% face à l’euro, la contraction du PIB britannique sur juillet-septembre étant moins marquée qu’anticipé.
Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin décroche de 4,22%, sous 17.000 dollars, de nouveau affecté par les déboires de FTX.
TAUX
Les marchés obligataires américains restent fermés pour le Veterans Day, au lendemain d’une séance marquée par une baisse spectaculaire des rendements des Treasuries en réaction aux chiffres de l’inflation: le dix ans a reculé de 32 points de base sur la séance, du jamais vu depuis 2009.
En Europe, la journée a été marquée par une brève inversion de la portion deux ans-dix ans de la courbe des rendements allemands, le signe le plus clair observé à ce stade du fait que les investisseurs anticipent une récession dans la zone euro.
En fin de séance, le deux ans allemand s’affichait à 2,134%, en hausse de 16 points de base, et le dix ans à 2,156% (+15,1 points).
PÉTROLE
L’assouplissement des restrictions sanitaires chinoises, qui pourrait doper la demande, et la baisse du dollar assurent un soutien solide au marché pétrolier: le Brent gagne 2,15% à 95,68 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,52% à 88,65 dollars.