Les Bourses européennes, hormis Londres, ont terminé en repli mardi, plombées par l’aversion au risque, la Banque du Japon (BoJ) ayant surpris les marchés en autorisant une légère hausse de ses taux d’intérêt, tandis qu’à New York, deux des trois principaux indices résistaient à la tendance baissière à mi-séance grâce notamment aux gains des secteurs de l’énergie et de la finance.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,35% à 6.450,43 points. Le Dax allemand a cédé 0,42%. Le Footsie britannique a en revanche gagné 0,13%, grâce notamment aux valeurs de l’énergie.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,23%, le FTSEurofirst 300 de 0,36% et le Stoxx 600 de 0,4%.
Engagée depuis 2013 dans une lutte contre la déflation, la BoJ a surpris les marchés en annonçant, à l’issue de sa réunion de deux jours de politique monétaire, qu’elle allait autoriser une fluctuation à la hausse du rendement de ses obligations à dix ans à 0,5% au maximum contre un plafond fixé auparavant à 0,25%.
Cette décision, même mesurée, est perçue par les analystes comme le début de d’un abandon progressif de la politique ultra-accommodante de la banque centrale japonaise, dont la stratégie est à contre-courant de celle des autres grandes banques centrales qui ont engagé depuis la fin du pic de la crise du COVID-19 un resserrement monétaire soutenu pour juguler une inflation persistante.
Sur les marchés financiers, l’indice de référence Nikkei a chuté de 2,46%, au plus bas depuis le 13 octobre, et le rendement des obligations à dix ans a touché un sommet depuis 2015 à 0,47%, tout proche du nouveau plafond implicite de la BoJ.
Les rendements obligataires en Europe et aux Etats-Unis ont suivi le mouvement: le Bund allemand à dix ans a fini sur un gain de 10,1 points à 2,29%, cinquième séance d’affilée de hausse.
Son équivalent américain de même échéance s’affichait à la clôture des Bourses en Europe à 3,XX%, en hausse de X points, alors que les marchés monétaires évaluent avec une probabilité de 61% un relèvement par la Fed de ses taux en février de 25 points de base, à 4,5%-4,75%, avant un pic du coût du crédit à 4,9% d’ici mai 2023.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,14%, tandis que le Standard & Poor’s 500 est quasiment inchangé et le Nasdaq perd 0,15%.
La tendance positive est tirée par les indices de l’énergie (+1,39%) et de la finance (+0,61%), le premier profitant d’un reflux du dollar et le second de la poursuite de la remontée des rendements obligataires.
Aux valeurs, Tesla, qui a fini dans le rouge lundi, chute encore 5,24% après l’abaissement de l’objectif de cours du constructeur automobile dans une fourchette de 177 dollars à 285 dollars par plusieurs intermédiaires dans un contexte d’inquiétudes sur la demande. Les investisseurs redoutent en outre qu’Elon Musk, le directeur général de Tesla, accorde trop d’attention à Twitter au détriment de la gestion du groupe automobile.
Nike fléchit de 0,97% en amont de la publication de ses résultats trimestriels après la clôture.
Wells Fargo abandonne 1,32% après une amende de 3,7 milliards de dollars infligée par le Consumer Financial Protection Bureau (CFPB), l’agence fédérale américaine de protection des consommateurs, pour mauvaise gestion.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, l’automobile(-1,44%), le tourisme (-0,64%), l’immobilier (-2,15%) et les nouvelles technologies (-1,21%) ont accusé parmi les plus importants replis sur fond de crainte d’une récession et d’une hausse soutenue des taux d’intérêt.
La perspective d’un relèvement du coût du crédit a en revanche tiré les banques, dont l’indice a pris 1,65%, meilleure performance du Stoxx 600.
Dans les valeurs individuelles, Elior a gagné 3,87% après l’annonce de la signature d’un protocole d’acquisition du pôle Multiservices de son principal actionnaire Derichebourg (-1,56%).
Engie, invité par les autorités belges à augmenter de 3,3 milliards d’euros ses provisions sur le nucléaire, a perdu 3,30%.
Orange a cédé 0,97% après l’annonce du départ de son directeur financier, Ramon Fernandez, prévu à la fin du premier trimestre 2023.
CHANGES
Sur le marché des changes, la devise américaine a touché un plus bas face à la monnaie japonaise à 131,01 yens pour un dollar après les annonces de la BoJ, contre 136,89 à l’ouverture des cotations.
Contre un panier de devises de référence, le billet vert perd 0,69%, tandis que l’euro avance de 0,23%, à 1,0629 dollar.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont volatils en raison d’une baisse du dollar et d’une hausse des cas de contaminations liés à l’épidémie de COVID-19 en Chine.
A la clôture des Bourses en Europe, le Brent recule de 0,66% à 79,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,31% à 74,96 dollars alors que les deux référence du pétrole ont passé auparavant une bonne partie de la séance dans le vert.