La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi l’ultime séance d’une année marquée par de fortes pertes liées aux relèvements agressifs des taux d’intérêt afin de lutter contre l’inflation, les craintes d’une récession, le conflit ukrainien et l’inquiétude quant à la situation sanitaire en Chine.
L’indice Dow Jones a cédé -0,22%, ou 73,55 points, à 33 147,25 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 9,78 points, soit 0,25%, à 3.839,50 points.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 11,61 points (-0,11%) à 10 466,48 points.
Les trois principaux indices de Wall Street ont enregistré leur première baisse annuelle depuis 2018, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a procédé cette année aux relèvements de ses taux au rythme le plus rapide depuis les années 1980.
Les indices boursiers américains ont également enregistré leurs plus fortes baisses annuelles depuis la crise financière de 2008.
« La baisse des marchés s’explique par plusieurs facteurs: les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement, la hausse de l’inflation, la lenteur de la Fed à débuter son resserrement monétaire afin de juguler l’inflation », explique Sam Stovall, directeur des investissements chez CFRA Research.
Les indicateurs économiques suggérant une récession et les tensions géopolitiques, liées notamment à la guerre en Ukraine et aux incertitudes concernant la Chine, ont également pesé sur les marchés, ajoute-t-il.
Les valeurs de croissances ont été affectées par la hausse des rendements obligataires durant l’année.
Apple, Alphabet (maison-mère de Google), Microsoft, Nvidia, Amazon et Tesla font partie des valeurs du sous-indice des valeurs de croissance ayant enregistré les moins bonnes performances, accusant des baisses allant de 28% à 66% en 2022.
Le secteur de l’Energie a de son côté engrangé des gains annuels de 58%, dus notamment à la hausse des prix du pétrole.
Dix des onze secteurs majeurs du S&P-500 ont toutefois terminé dans le rouge vendredi.
L’attention se tourne désormais vers les perspectives de bénéfice des entreprises en 2023, alors que l’inquiétude autour d’une récession s’accentue.
La résilience de l’économie américaine fait craindre que les taux restent à des niveaux élevés, bien que l’essoufflement des pressions inflationnistes aient alimenté l’espoir d’un resserrement monétaire moins important.
Les traders estiment à 65% les chances d’une hausse des taux de 25 points de base lors de la réunion de la Fed prévue en février, et voient les taux atteindre un pic à 4,97% d’ici la mi-2023, selon l’outil de suivi « FedWatch ».