Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi, à des pics de plusieurs mois, les investisseurs continuant de miser sur un ralentissement des relèvements de taux de la Réserve fédérale après l’annonce d’une modération de l’inflation aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,74% à 6.975,68 points, son plus haut niveau en clôture depuis mi-février, juste avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Le Footsie britannique a pris 0,89% et le Dax allemand a fini en hausse de 0,74%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,66%, le FTSEurofirst 300 de 0,68% et le Stoxx 600 de 0,63%, au plus haut depuis avril.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en hausse modérée: le Dow Jones s’octroyant 0,5%, le Standard & Poor’s 500 0,14% tandis que le Nasdaq Composite était quasiment stable (+0,05%).
Pour la première fois depuis mai 2020, l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a baissé, de 0,1%, en décembre, ramenant sa progression sur un an à 6,5% après une hausse de 7,1% un mois auparavant.
Aux yeux de certains acteurs, ces chiffres pourraient fournir aux responsables de la Fed un argument de plus pour modérer le rythme du resserrement monétaire de la banque centrale et revoir leurs projections de taux qui culminent actuellement à 5,1%.
« Le marché reste persuadé que la Fed ne relèvera pas ses taux autant qu’elle ne l’indique dans les projections de décembre. Moins de hausses de taux crée une dynamique de marché favorable au risque sur fond de baisse du dollar », a déclaré Axel Botte chez Ostrum AM.
« Cependant, on ne peut exclure que la réouverture de la Chine n’induise un rebond précoce des prix du pétrole. L’amélioration des perspectives est déjà visible sur les prix des métaux industriels. Dans ce cas, les anticipations de marché reconvergeraient vers les niveaux indiqués par le FOMC (le Comité de politique monétaire de la Fed, NDLR) (…) avec, à la clé, un risque de correction boursière », a ajouté le stratégiste.
CHANGES
La perspective d’un ralentissement de la hausse des taux américains pèse sur le dollar, qui cède 0,59% contre un panier de dix devises, au plus bas depuis juin.
L’euro, à plus de 1,08 dollar, gagne 0,57%.
Le yen a grimpé à un plus haut depuis juin face au billet vert (+1,97%) en réaction à des informations de presse selon lesquelles la Banque du Japon va étudier les effets secondaires de sa politique monétaire ultra-accommodante lors de sa réunion la semaine prochaine.
« On pourrait commencer à voir une normalisation de la politique monétaire de la BoJ, ce qui serait un pas énorme pour le Japon et un élan très positif pour le yen », a déclaré Chris Turner chez ING.
TAUX
L’annonce d’une baisse des prix aux Etats-Unis s’est traduite sur le marché obligataire par un repli des rendements des emprunts d’Etat: le dix ans américain a reculé sous 3,5%, pour la première fois en un mois, et le deux ans est tombé à son plus bas niveau depuis trois mois à 4,109%.
La tendance en Europe a suivi: le rendement du Bund allemand à dix ans a fini la journée en baisse de six points de base à 2,131%, un plus bas en clôture depuis mi-décembre
VALEURS
A Paris, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a chuté de 14,03%, plus forte baisse en séance depuis presque sept ans, après un avertissement sur ses résultats annuels.
Orpea a dévissé de 17,55%, après un bond de plus de 30% ces trois derniers jours, le groupe de maisons de retraites ayant rappelé à ses investisseurs que les discussions visant à renégocier sa dette étaient toujours en cours et que son augmentation de capital prévue entraînerait une « dilution massive ».
Dans le reste de l’Europe, Logitech International a perdu 16,87% après avoir enregistré une baisse de ses résultats sur octobre-décembre et abaissé ses perspectives de ventes.
En hausse, Asos a bondi de 20,90%, le groupe britannique de mode en ligne prévoyant un bénéfice de 300 millions de livres pour son exercice financier en cours.
PÉTROLE
Les cours du pétrole, déjà soutenus par l’optimisme sur la réouverture de la Chine, ont amplifié leur progression après les chiffres de l’inflation américaine.
Le Brent s’adjuge 2,14% à 84,44 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 2,04% à 78,99 dollars.