L’économie de la zone euro a enregistré une croissance inattendue au quatrième trimestre, évitant ainsi une récession malgré des prix de l’énergie élevés et la hausse des taux d’intérêt, montre l’estimation du produit intérieur brut (PIB) publiée mardi par Eurostat.
Le PIB des 19 pays ayant alors adopté la monnaie unique a progressé de 0,1% par rapport au troisième trimestre et de 1,9% par rapport au quatrième trimestre 2021.
Au troisième trimestre, la croissance avait atteint 0,3% par rapport aux trois mois précédents et 2,3% par rapport au trimestre correspondant de 2021.
Parmi les plus grandes puissances de la région, l’Allemagne et l’Italie ont accusé une contraction de leur économie sur la période octobre-décembre tandis que la France et l’Espagne ont vu leur PIB augmenter, a indiqué Eurostat.
La guerre en Ukraine a provoqué une véritable tempête pour les 350 millions d’habitants de la zone euro: la flambée des prix du pétrole et du gaz a fait fondre leurs épargnes, freiné les investissements et contraint la Banque centrale européenne à relever ses taux d’intérêt à un rythme sans précédent pour tenter de maîtriser l’inflation.
Mais le bloc monétaire a également fait preuve d’une solidité inattendue, comme lors de la pandémie de COVID-19, avec une croissance supérieure aux attentes, les entreprises s’étant adaptées plus vite que prévu à une réalité inédite.
De récentes données laissent penser que la croissance a déjà touché un plus bas et qu’une lente reprise est engagée, aidée par des températures clémentes cet hiver qui limitent les dépenses en énergie.
Le Fonds monétaire international a d’ailleurs relevé mardi sa prévision de croissance pour 2023 dans la zone euro à 0,7% contre 0,5% précédemment.
Même si l’économie s’en sort mieux que prévu, le taux de croissance cette année sera parmi les plus faibles jamais enregistrés, compte tenu de la forte baisse des revenus réels et de la flambée des taux.
Depuis juillet, la BCE a relevé ses taux de 250 points de base pour les porter à 2% et les marchés tablent sur un nouveau relèvement de 150 points supplementaires d’ici le milieu de l’année, ce qui porterait le taux de dépôt à son plus haut niveau depuis le début du siècle.
Une hausse aussi rapide freine les prêts bancaires, source essentielle du crédit aux entreprises, et l’accès aux prêts a subi au quatrième trimestre sa plus forte baisse depuis la crise de la dette de 2011.