La Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement ont signé un plan d’action conjoint de partenariat pour le développement du secteur de l’industrie pharmaceutique dans leurs pays membres africains. Ce plan offre un nouveau cadre pour renforcer la coopération et les priorités de développement mutuelles, en mettant l’accent sur le renforcement des systèmes de défense sanitaires du continent.
L’aide-mémoire a été signé, jeudi 16 février 2023 au siège de la Banque islamique de développement à Djeddah, en Arabie saoudite, par Abdu Mukhtar, directeur chargé du Développement industriel et commercial de la Banque africaine de développement (BAD), et Idrissa Dia, directeur du Département des infrastructures économiques et sociales de la Banque islamique de développement (BID).
La cérémonie de signature est venue clore deux jours de présentations et de délibérations sur les stratégies des institutions en matière de santé en Afrique et sur le plan d’action pharmaceutique (https://apo-opa.info/3I7cfpq) de la Banque africaine de développement. Au cours des sessions, les équipes des deux institutions ont évoqué une réserve commune de projets pharmaceutiques proposés en vue de cofinancements, ainsi que la possibilité de collaborer en matière de plaidoyer et de production de connaissances pour leurs pays membres.
Le plan d’action conjoint permet aux deux institutions de développer une réserve commune de projets bancables, autour d’axes clés complémentaires, auxquels chacune apporterait son avantage comparatif. Le plan couvre des prêts en faveur de projets dans les secteurs public et privé et de projets de développement pharmaceutique selon une approche régionale.
Le Groupe de la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement vont également coopérer dans l’organisation d’un forum mondial des entreprises pharmaceutiques en mai 2023, lors des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement. L’événement réunira des capitaines d’industrie majeurs du secteur pharmaceutique, dont de grandes entreprises, des agences de régulation régionales, continentales et gouvernementales, et des entités de transfert de technologies. Il y sera question d’opportunités commerciales, des accords de commercialisation des vaccins, de ceux de transfert de technologie pharmaceutique et des ressources allouées à la préparation de projets – entre autres.
« Le Groupe de la Banque africaine de développement donne une importance considérable aux partenariats, dans ses contributions au développement durable en Afrique. Grâce aux partenariats, nous pouvons aller plus loin, nous pouvons accroître l’efficacité du développement, nous pouvons tirer parti de nos complémentarités et exploiter nos synergies », a déclaré Solomon Quaynor, vice-président de la Banque africaine de développement, chargé du Secteur privé, de l’Infrastructure et de l’Industrialisation.
Outre ce plan d’action conjoint mis en place, Anasse Aissami, directeur général des programmes nationaux de la BID, a encouragé les participants à accélérer la mise en œuvre de leurs programmes pharmaceutiques respectifs, en privilégiant l’augmentation de la production locale et un appui en matière de réglementation. Amer Bukvic, directeur général par intérim chargé des Pratiques mondiales et des Partenariats, a abondé dans le même sens : « Nous allons solidement établir et mettre en œuvre la collaboration en matière de santé et de produits pharmaceutiques, et nous travaillerons dur pour renforcer la coopération technique ».
En 2017, les dirigeants des deux institutions avaient signé un protocole d’accord de cofinancement visant à intensifier les activités de cofinancement entre 2018 et 2020. Une enveloppe de 2 milliards de dollars avait été affectée aux cofinancements, répartie à parts égales entre les deux organismes. Le protocole d’accord a été prolongé jusqu’en décembre 2023, afin d’intensifier le cofinancement dans des secteurs stratégiques, comme le développement des infrastructures, le développement humain, le développement du secteur privé et la promotion des investissements.
« Nous avons la possibilité, dans le cadre du protocole d’accord existant, d’étendre notre coopération à nos secteurs prioritaires », a indiqué Desire Vencatachellum, directeur chargé de la Mobilisation des ressources et des Partenariats à la Banque africaine de développement.
À l’issue de la cérémonie de signature, M. Dia a souligné la nécessité d’accroître la coopération dans tous les domaines et initiatives liés au développement humain, compte tenu de la forte cohérence stratégique et opérationnelle entre la BID et la Banque africaine de développement dans les secteurs de la santé, des produits pharmaceutiques, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement.
« Le plan d’action pharmaceutique de la Banque africaine de développement correspond parfaitement à la stratégie de la BID dans le secteur pharmaceutique. Nous travaillerons en collaboration et avec d’autres partenaires pour obtenir des résultats dans ce secteur, crucial pour le développement de l’Afrique », a déclaré M. Mukhtar.
Ammar Abdo, responsable du Développement humain à la Banque islamique de développement, a précisé que l’initiative de la BID et de la BAD pour l’industrialisation de la santé est « un travail de fond entre les deux institutions sœurs sur les enjeux de santé stratégiques et opérationnels. »
Présente également, Martha Phiri, directrice du Département du capital humain, de la jeunesse et du développement des compétences à la Banque africaine de développement, a souligné combien la stratégie de la Banque africaine de développement en matière d’infrastructures de santé correspond aux plans de la BID : « Les équipes de santé respectives vont explorer un pipeline commun qui corresponde à ce pipeline de collaboration pharmaceutique », a-t-elle dit.
Les équipes continueront à se réunir tous les mois, afin d’étudier les progrès accomplis et échanger leurs points de vue sur les projets en commun proposés. Elles se retrouveront également, avant décembre 2023, pour une réunion de bilan destinée à faire le point sur les avancées des projets souverains et non souverains.