Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé lundi, l’incertitude concernant l’inflation et la politique monétaire des banques centrales prenant le dessus après la décision inattendue de l’Opep+ de réduire la production de pétrole à partir de mai.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,32% à 7,345.96 points. Le Footsie britannique a gagné 0,54% et le Dax allemand perdu 0,31%.
L’indice EuroStoxx 50 termine en baisse de 0,18%, le FTSEurofirst 300 de 0,12% et le Stoxx 600 de 0,03%.
La décision inattendue de l’Opep+ de réduire encore sa production à partir de mai, annoncée dimanche par les pays producteurs dans le but de maintenir la stabilité du marché, a permis aux cours du brut d’enregistrer lundi leur plus forte hausse quotidienne depuis un an, avec le Brent s’octroyant 5,83% à 84,55 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 6% à 80,21 dollars.
Les effets que la hausse des prix du pétrole pourrait avoir sur l’inflation ont hanté les marchés lundi, alors que les investisseurs semblaient soulagés par les dernières données sur l’inflation en Europe et aux États-Unis publiées vendredi, qui, tout en restant à des niveaux élevés, ont montré des signes de ralentissement et suscité l’espoir d’une pause dans la remontée des taux d’intérêt.
Alors que les investisseurs digéraient les annonces de l’Opep+, la publication de l’indice ISM sur l’activité manufacturière aux Etats-Unis, tombé en mars à son plus bas niveau depuis près de trois ans, a permis d’apaiser quelque peu les craintes concernant l’inflation et, surtout, alimenté les espoirs d’une politique plus souple de la part de la banque centrale, ce qui a fait reculer les rendements obligataires vers la fin de la séance en Europe.
Les indices PMI de mars ont mis également en évidence des contraction du secteur manufacturier dans l’ensemble de la zone euro, en France et en Allemagne.
VALEURS
Le secteur pétrolier a profité lundi de la hausse des cours du brut, le compartiment prenant 4,07% et, chez les entreprises, TotalEnergies, BP, Shell et Eni s’octroyant de 5,8% à 4,2%.
A contre-courant, UBS a abandonné 2,8%, le parquet fédérale suisse ayant ouvert une enquête sur le rachat de Credit Suisse.
Les valeurs très exposées aux prix de l’énergie, notamment les compagnies aériennes Air France-KLM et les transporteur à bas prix Ryanair et Wizz Air ont fini dans le rouge.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, la Bourse de New York peinait à trouver une direction: le Dow Jones gagnait 0,09%, le Standard & Poor’s 500 était presque stable et le Nasdaq perdait 0,31% XXX%.
L’indice S&P 500 de l’énergie évoluait en hausse de 5,2%, soutenu par la hausse des prix du brut.
CHANGES
L’indice dollar, qui mesure les variations du billet vert face à un panier de devises, abandonne 0,35% après la publication de l’indice manufacturier ISM américain de mars.
L’euro en profite pour remonter à 1,0886 dollar.
TAUX
Les rendements des emprunts d’Etat américains, qui augmentaient en début de journée face à des craintes liées à l’inflation, reculent lundi à la clôture des marchés en Europe après la publication de l’indice de l’activité manufacturière aux Etats-Unis et l’espoir d’une possible pause dans la hausse des taux d’intérêt.
Le deux ans recule ainsi de plus de huit points de base à 3,9738%, une baisse similaire à celle de son équivalent à dix ans qui abandonne lui aussi huit points de base à 3,4095%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, a perdu lundi environ sept points à 2,238% et son équivalent à deux ans a abandonné cinq points de base à 2,66%.
« L’échec de l’ISM manufacturier américain prend les marchés obligataires au dépourvu », a déclaré Antoine Bouvet, responsable de la stratégie des taux chez ING en Europe.
Selon lui, les marchés pourraient bien conclure que la hausse des prix du pétrole n’entraînera pas une accélération de l’inflation si l’activité est déjà en déclin