L’économie britannique s’est contractée moins que prévu en mai, malgré des grèves et l’instauration d’un jour férié pour célébrer le couronnement du roi Charles, ce qui donne à penser que la récession redoutée n’est pas encore en œuvre.
D’après les données publiées jeudi par l’Office des statistiques nationales (ONS), le produit intérieur brut du Royaume-Uni a reculé de 0,1% en mai par rapport à avril, après une croissance de 0,2% le mois précédent. Les économistes prévoyaient une contraction de 0,3% en mai.
Dans le détail, tous les secteurs de l’économie ont affiché une baisse, à l’exception des services qui sont restés stables.
Après la publication de ces données, la livre sterling a légèrement augmenté par rapport au dollar et se négociait à 1,3039 dollar vers 09h05 GMT.
Malgré la fragilité de l’économie britannique, la Banque d’Angleterre (BoE) devrait continuer à resserrer sa politique monétaire en raison de pressions inflationnistes persistantes.
Comparé aux principales économies des pays développés, la reprise en Grande-Bretagne, à la suite de la pandémie de COVID-19, reste à la traîne si l’on met de côté l’Allemagne, qui a également enregistré un premier trimestre difficile.
« Nous avons le sentiment que l’activité sous-jacente continue de croître, mais à un rythme d’escargot », a déclaré Paul Dales, chef économiste pour le Royaume-Uni chez Capital Economics.
Selon cet économiste, le PIB britannique devrait croître d’environ 0,1% au deuxième trimestre, un taux légèrement supérieur à la prévision de la BoE, mais il est probable que le pays accuse une légère récession dans le courant de l’année.
Les chiffres mensuels de l’inflation, prévus mercredi prochain, fourniront sans doute des éléments d’une possible hausse des taux de la BoE de 50 points ou de 25 points de base, a ajouté Paul Dales.
Le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a reconnu pour sa part que l’inflation élevée continuait de pénaliser l’économie et a appelé à la patience pour la faire baisser. « Notre plan fonctionnera, mais nous devons nous y tenir », a-t-il déclaré.
Alors que des entreprises du secteur des arts, des spectacles et des loisirs, de l’hôtellerie et de la restauration ont souligné avoir tiré profit de la journée fériée en mai au Royaume-Uni, des indicateurs montrent que les grèves dans les secteurs de la santé, du ferroviaire et de l’Education ont pesé sur la production.
D’autres données de l’ONS ont par ailleurs montré que le déficit commercial de la Grande-Bretagne s’est creusé plus que prévu, à 18,7 milliards de livres en mai, les exportations vers l’Union européenne étant tombées à leur plus bas niveau depuis janvier 2022.