Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi et Wall Street était orientée dans le rouge à mi-séance, l’aversion au risque dominant après la dégradation de la note souveraine des Etats-Unis par Fitch.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 1,26% à 7.312,84 points. Le Footsie britannique a perdu 1,36%, tout comme le Dax allemand.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,61%, le FTSEurofirst 300 de 1,43% et le Stoxx 600 de 1,35%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,73%, le Standard & Poor’s 500 de 1,39% et le Nasdaq de 2,41%.
L’agence de notation Fitch a abaissé mardi la note de crédit des Etats-Unis à « AA+ » en raison de la gouvernance du pays en matière budgétaire et du fardeau de la dette publique, ce qui a provoqué un repli des rendements obligataires dans un contexte de ruée vers les actifs refuge.
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans cédait 4,7 points de base, à 4,0896% après être tombé jusqu’à 4,009%. Celui du Bund allemand de même échéance a fini en baisse à 2,502%, après un plus bas en séance à 2,466%.
Les autres actifs refuge comme l’or, le yen et le dollar progressaient également.
« Même si de toute évidence les marchés n’ont pas réagi comme ils l’avaient fait en 2011, les investisseurs regardent ce qui se passe, cela les met un peu mal à l’aise et la réaction naturelle est de simplement vendre », commente Randy Frederick, directeur général du trading et des produits dérivés chez Charles Schwab.
En 2011, l’agence de notation S&P avait décidé d’abaisser la note de crédit des Etats-Unis à AA+ avec une perspective stable en raison déjà d’une crise autour du plafond de la dette.
« Nous avons vu les marchés progresser assez bien en juillet et maintenant la dégradation (décidée par Fitch) pèse sur le sentiment des investisseurs à court terme », souligne pour sa part Sam Stovall, chef stratège en investissements chez CFRA Research.
Signe de la nervosité, l’indice Vix américain de volatilité bondissait de 16,72% et son équivalent européen a fini en hausse de 14,64% à 19,70 points, à un sommet de neuf semaines.
Le marché a également opté pour la prudence dans l’attente de la publication de plusieurs statistiques économiques cette semaine alors que l’enquête mensuelle du cabinet ADP a montré que le secteur privé aux Etats-Unis avait créé plus d’emplois que prévu en juillet, soit 324.000, malgré une hausse de 525 points de base des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) depuis mars 2022.
VALEURS EN EUROPE
Aucun des grands secteurs du Stoxx 600 n’est parvenu à finir dans le vert, la distribution (-2,6%) et les ressources de base (-2,68%) accusant les plus fortes baisses dans la crainte d’un ralentissement économique.
Des résultats de sociétés ont par ailleurs animé les échanges: Hugo Boss cédant 1,89% sur des prises de bénéfice malgré le relèvement de ses prévisions annuelles, tandis que Siemens Healthineers a perdu 5,55% après une baisse inattendue de son bénéfice trimestriel.
A WALL STREET
Le compartiment technologique et celui des semi-conducteurs souffrent avec des replis respectivement de 2,77% et 4,11%. Advanced Micro Devices plonge de 8,01% après ses résultats trimestriels. Tesla, Nvidia, Meta Platforms et Apple sont dans le rouge.
Wells Fargo abandonne 1,83% après avoir annoncé prévoir de verser jusqu’à 1,8 milliard de dollars dans le cadre de la reconstitution d’un fonds public d’assurance.
Humana bondit de 6,40% après un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes de Wall Street.
CHANGES
Le dollar prend 0,33% face à un panier de devises de référence après avoir touché un nouveau plus haut de trois semaines. Depuis son creux de 15 mois atteint le 18 juin, le billet vert affiche une progression de 3%.
L’euro se négocie à 1,0939 dollar (-0,39%) et la livre sterling à 1,2712 dollar (-0,51%).
PÉTROLE
Les cours pétroliers, volatils, sont à la baisse après s’être approchés en matinée de leurs plus hauts sommets depuis avril à la faveur d’une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. Au moment de la clôture des Bourses en Europe, le Brent recule de 2,28% à 82,97 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,59% à 79,26 dollars.