Les Bourses européennes ont terminé hésitantes jeudi, après la publication de l’inflation aux Etats-Unis qui a surpris à la hausse, dans un contexte de messages de banquiers centraux accommodants.
À Paris, le CAC 40 a abandonné 0,37% à 7.104,53 points, tandis que le Dax allemand cédait 0,23% et le Footsie britannique avançait de 0,32%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance stable, contre une hausse de 0,19% pour le FTSEurofirst 300 et 0,1% pour le Stoxx 600.
L’inflation américaine, le principal indicateur attendu cette semaine, a surpris à la hausse en progressant de 3,7% sur un an en septembre, contre 3,6% attendu par le consensus.
Si la surprise demeure modérée, les investisseurs s’inquiètent d’une inflation sous-jacente soutenue par la cherté des loyers et des biens et services de loisirs, historiquement sensibles aux hausses de taux. Les marchés doivent désormais composer avec une dynamique des prix persistante, des marchés du travail demeurant sous tension, et un discours plus prudent de la banque centrale américaine, qui commence à s’inquiéter de l’impact de sa politique monétaire sur les marchés obligataires.
Les « minutes » de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve Fédérale, publiées mercredi, avaient ainsi encouragé les marchés, les responsables de la banque centrale s’y montrant circonspects dans un contexte d’incertitude économique.
« Ce rapport sur l’inflation devrait satisfaire les membres du FOMC, qui ont souvent mis l’accent sur la nécessité de voir ralentir l’inflation des services hors logement », constate Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPR-AM.
« La décélération plus faible que prévu de l’inflation liée au logement est probablement un contretemps (ce poste reste volatil) et le logement devrait bien être un fort facteur de baisse de l’inflation sous-jacente pour les trimestres à venir. »
En Europe, les déclarations encourageantes de responsables de politiques monétaire se succèdent: s’il n’est pas encore question de baisser les taux, les membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne sont de plus en plus nombreux à estimer que les taux sont désormais suffisamment restrictifs pour ramener l’inflation à sa cible.
VALEURS
Publicis a relevé jeudi ses prévisions annuelles après avoir fait état d’une croissance organique de son revenu net supérieure aux attentes au troisième trimestre, et s’est octroyé 4,66%, en tête du Stoxx 600. Le secteur des médias a affiché la meilleure performance du Stoxx 600, en hausse de 1,62%.
Les valeurs du luxe ont poursuivi leur déclin, après les chiffres décevants de LVMH publiés mardi. Kering, Hermes et LVMH ont cédé respectivement 2,61%, 1,44% et 1,62%, parmi les pires performances du CAC 40. Casino a annoncé mercredi une extension de la période d’adhésion à l’accord de « lock-up » relatif à la restructuration financière du groupe, et reculait de 10,73%.
Novo Nordisk a gagné 4,17%, parmi les meilleures performances du Stoxx 600, après avoir fait état mercredi d’un essai clinique encourageant de son médicament Ozempic sur les patients diabétiques atteints de troubles rénaux. Barclays a chuté de 3,12%, après des commentaires du directeur général de la banque sur les perspectives de bénéfices du secteur bancaire, vouées selon lui à se dégrader.
A WALL STREET
Wall Street hésite à l’heure de la clôture en Europe, digérant les messages contradictoires envoyés par les données d’inflation et le récent positionnement de la Fed.
A l’heure de la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York indiquaient une baisse de 0,19% pour le Dow Jones, contre un Standard & Poor’s 500 stable et une hausse de 0,19% pour le Nasdaq Composite.
TAUX
L’inflation ravive les inquiétudes sur la trajectoire de la politique monétaire américaine, poussant les rendements obligataires à la hausse.
A la clôture des marchés de taux en Europe, le rendement du Treasury à dix ans prenait 5,8 pb à 4,6533%, tandis que le taux à deux ans avançait de 7,4 pb à 5,0792%.
Le rendement du dix ans allemand a progressé de 6,4 pb à 2,782%, tandis que celui du taux à deux ans s’est hissé de 5,8 pb à 3,158%.
CHANGES
Le dollar bondit après l’inflation, les loyers élevés faisant craindre que la Fed ne maintienne ses taux en territoire restrictif plus longtemps que prévu par les investisseurs.
Le dollar se hisse de 0,49% face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro cède 0,64% à 1,0549 dollar. La livre sterling recule de 0,82% à 1,221 dollar.
PÉTROLE
Le brut avance, soutenu par le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis, mais les prévisions de demande plus faible que prévu de l’Agence Internationale de l’énergie et des inventaires de pétrole aux Etats-Unis plus importants que prévu limitent les gains.
Le Brent avance de 0,57% à 86,31 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se hissant de 0,25% à 83,7 dollars.