Les fortes tensions géopolitiques constituent un risque important à court terme pour l’activité et l’inflation, en particulier si le conflit au Moyen-Orient devait perturber les marchés de l’énergie, a déclaré lundi l’OCDE dans une mise à jour de ses projections économiques.
L’Organisation de coopération et de développement économiques vise pour cette année une croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial de 2,9%, après 3,1% l’année dernière, et contre une prévision antérieure de 2,7%. Elle devrait rebondir en 2025 à 3,0%.
Les récents indicateurs font état d’une certaine modération de la croissance alors que les effets du resserrement des conditions financières continuent de se faire sentir sur les marchés du crédit et de l’immobilier, et alors que le commerce mondial reste modéré, explique l’OCDE.
Les attaques de navires en mer Rouge ont fortement augmenté les coûts d’expédition et allongé les délais de livraison, perturbant les calendriers de production et augmentant les pressions sur les prix.
L’institution estime ainsi que la récente hausse de 100% des frais de transport, si elle persiste, pourrait impacter l’inflation annuelle des prix à l’importation des pays de l’OCDE de près de 5 points de pourcentage, ajoutant 0,4 point de pourcentage à l’inflation des prix à la consommation au bout d’un an environ.
L’inflation dans les économies du G20 devrait continuer de ralentir passant de 6,6% en 2024 à 3,8% en 2025, tandis que l’inflation sous-jacente se réduirait à 2,5% en 2024 et à 2,1% en 2025.
L’OCDE estime ainsi que la hausse des prix devrait revenir à son niveau cible dans la plupart des pays du G20 d’ici à la fin de 2025.
Elle considère toutefois qu’il est trop tôt pour dire si la pression sur les prix sous-jacent sera complètement maîtrisée, car la croissance des coûts unitaires de la main-d’œuvre reste généralement supérieure aux taux compatibles avec les objectifs d’inflation à moyen terme.
L’OCDE a par ailleurs abaissé les prévisions de croissance pour la zone euro à 0,6% en 2024 (contre 0,9%), estimant qu’elle devrait rester faible au premier semestre de l’année avant de se redresser à mesure que les revenus réels se renforcent. Pour 2025, elle vise une hausse de 1,3% (contre 1,5%).
Elle a aussi revu en baisse les anticipations de croissance en 2024 pour les deux premières économies du bloc, à 0,3% (contre 0,6%) pour l’Allemagne, et à 0,6% (contre 0,8%) pour la France.