Les Bourses européennes ont terminé la première séance du trimestre dans le rouge avec la forte remontée des rendements obligataires, tandis qu’à Wall Street les indices étaient également en repli à mi-séance avec le secteur de la santé et Tesla dans un contexte d’aversion généralisée au risque.
Pour la première séance de la semaine en Europe après le long week-end de Pâques, le CAC 40 parisien a fini en baisse de 0,92% à 8.130,05 points, pénalisé essentiellement par les valeurs industrielles. Le Footsie britannique a reflué de seulement 0,19%, résistant un peu mieux à la tendance baissière grâce aux valeurs de l’énergie. Le Dax allemand a décliné de 1,09%.
L’indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,74% et le FTSEurofirst 300 0,75%. Le Stoxx 600, plombé principalement par le secteur de l’immobilier (-2,23%) a perdu 0,76%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 1,18%, le Standard & Poor’s 500 de 0,98% et le Nasdaq de 1,28%.
Les indices boursiers américains sont affectés par la chute du compartiment de la santé avec notamment Humana (-14,04%), Unitedhealth (-7,32%) et CVS Health (-9,08%) sur fond de crainte sur les marges des assureurs santé en lien avec les contrats Medicare Advantage. Le plongeon de Tesla (-5,31%), en raison de livraisons trimestrielles inférieures aux attentes, et de PVH (-22,98%), la maison mère de Calvin Klein, pèsent également à Wall Street.
Signe de la nervosité du marché, l’indice mesurant la volatilité aux Etats-Unis a touché un plus haut de plus de deux semaines et s’affichait à la clôture des Bourses en Europe à 15,07 points (+10,40%).
Son équivalent sur le L’EuroStoxx 50 a bondi de 13,48% à 15,18 points.
L’aversion au risque s’est également traduite par une montée des rendements obligataires longs en Europe et aux Etats-Unis. Les tensions sur les taux ont commencé avec la publication lundi de l’indice ISM manufacturier aux Etats-Unis, ressorti plus haut que prévu, à 50,3 en mars. Elles se sont poursuivies mardi avec l’enquête Jolts aux Etats-Unis, qui a montré une augmentation plus forte que prévu des offres d’emploi en février, signe d’un marché du travail toujours vigoureux malgré le relèvement massif des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) depuis mars 2022.
Même si la Fed a confirmé le mois dernier toujours prévoir trois baisses de taux cette année, des doutes commencent à émerger sur le rythme de cet assouplissement monétaire. La probabilité d’une baisse en juin de 25 points de base des taux des « fed funds » est tombée à 59%, selon le baromètre FedWatch de CME Group, contre une probabilité d’environ 70% il y a encore une semaine.
VALEURS EN EUROPE
Les valeurs énergétiques comme TotalEnergies (+3,92%), BP (+2,60%), Shell (+3,50%) ou encore Eni (+2,68%) ont été recherchées après une frappe israélienne meurtrière sur l’ambassade d’Iran à Damas et une autre dans la bande de Gaza qui a causé la mort de sept employés de l’ONG World Central Kitchen (WCK).
Le compartiment européen du pétrole et gaz a fini sur un gain de 2,51%, dans la crainte d’une escalade au Moyen-Orient.
Sur le SBF 120 à Paris, Voltalia a pris 9,29% après des résultats 2023 encourageants.
A Londres, Superdry a dévissé de 55,13% après la décision de son directeur général de ne plus faire d’offre de rachat sur le groupe.
LES INDICATEURS DU JOUR
La contraction de l’activité manufacturière en zone euro s’est accentuée en mars avec un indicateur à 46,1, 21e mois consécutif sous le seuil des 50, selon l’indice PMI S&P Gobal/HCOB définitif pour le secteur.
L’activité manufacturière en Grande-Bretagne a progressé pour la première fois en 20 mois en mars (indice PMI à 50,3), soutenue par la reprise de la demande domestique.
L’inflation allemande, calculée aux normes européennes, a ralenti plus que prévu en mars, à 2,3% sur un an, selon des données préliminaires.
Les anticipations d’inflation à court terme des consommateurs de la zone euro ont diminué en février, mais les attentes à plus long terme sont restées inchangées, selon une enquête publiée par la Banque centrale européenne (BCE).
CHANGES
Le dollar, monté à 105,1 points, a touché mardi un sommet depuis le 14 novembre face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro, tombé à 1,0725 dollar, a chuté à un plus bas depuis mi-février en raison du contraste des données de conjoncture économique des deux côtés de l’Atlantique.
Dans les cryptomonnaies, le bitcoin a plongé de 6,26% en raison des incertitudes sur une baisse des taux directeurs aux Etats-Unis.
TAUX
La vigueur de l’économie américaine a provoqué des tensions sur le marché obligataire où le rendement des Treasuries américains à dix ans prend mardi plus de trois points de base, à 4,3651%, après une hausse de plus de 12 points la veille.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a gagné environ 11,5 points en clôture, à 2,404%, son niveau le plus élevé depuis le 21 mars.
PÉTROLE
Les cours pétroliers ont atteint mardi leurs plus niveaux depuis le début de l’année en raison de nouvelles menaces sur l’approvisionnement conjuguées à des signes montrant une hausse de la demande de brut.
Le Brent progresse de 1,53% à 88,76 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,6% à 85,05 dollars.
OR
Actif refuge de premier plan, l’or a inscrit mardi un plus haut historique à 2.276,89 dollars l’once et s’affichait à la clôture des Bourses en Europe à 2.257,055 dollars (+0,3%).
« Nous constatons une demande de valeur refuge vers l’or, en lien avec les frappes israéliennes contre l’ambassade d’Iran en Syrie », a souligné Daniel Ghali, stratège en matières premières chez TD Securities.