Trois constructeurs chinois de véhicules électriques (VE) – BYD, SAIC et Geely – se voient sommés par la Commission européenne de fournir des informations supplémentaires dans le cadre d’une enquête sur les subventions chinoises. Bruxelles estime que les données transmises jusqu’à présent sont insuffisantes pour statuer sur d’éventuels droits de douane.
L’enquête, ouverte en octobre 2023, vise à déterminer si les subventions chinoises aux VE faussent la concurrence au détriment des constructeurs européens. La Commission européenne, qui n’a pas obtenu satisfaction des informations fournies, pourrait, en dernier recours, se baser sur des « faits disponibles » pour calculer les droits de douane, ce qui les rendrait potentiellement plus élevés.
Cette pratique n’est pas nouvelle pour Bruxelles : dans dix enquêtes similaires sur des subventions chinoises, la Commission a déjà eu recours aux « faits disponibles » pour combler des lacunes d’information.
Les constructeurs chinois ont la possibilité de répondre à l’avertissement. Pour l’heure, BYD, SAIC et Geely n’ont pas donné suite aux demandes de commentaires de Reuters. Il est à noter que le 3 mai est un jour férié en Chine.
L’enquête sur les VE chinois suscite des critiques de la part de la Chine. La Chambre de commerce chinoise pour l’importation et l’exportation de machines et de produits électroniques (CCCME) estime que l’enquête est biaisée contre les constructeurs chinois et manque de transparence. Elle pointe notamment du doigt la quantité excessive d’informations demandées par Bruxelles.
Cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre l’Union européenne et la Chine en matière de commerce. La décision finale de la Commission européenne sur d’éventuels droits de douane sur les VE chinois sera scrutée de près par les deux parties.