L’économie française traverse une période de turbulences, avec une croissance atone attendue en 2024 et 2025. Cependant, des signes encourageants laissent entrevoir une reprise progressive à partir de 2026. Pour décrypter les perspectives de l’économie française, il est crucial d’analyser les différents moteurs et freins à la croissance.
Croissance : navigation entre vents contraires et opportunités
La croissance française devrait rester modeste en 2024 et 2025, sous l’influence de plusieurs facteurs contraires. Le resserrement budgétaire mis en œuvre par le gouvernement afin de maîtriser les finances publiques pèsera sur l’activité. De plus, le maintien de conditions monétaires restrictives par la Banque centrale européenne (BCE) pour lutter contre l’inflation pourrait freiner l’investissement des entreprises.
Cependant, des éléments positifs pourraient soutenir la croissance. La désinflation attendue, avec un retour vers l’objectif de 2% de la BCE, devrait stimuler la consommation des ménages. De plus, la reprise des exportations, notamment dans le secteur des équipements de transport, pourrait contribuer à dynamiser l’activité économique.
Demande des ménages : vers une embellie progressive
La demande des ménages, principal moteur de l’économie française, devrait connaître un rebond modéré en 2024-2025. La hausse des salaires réels, bien que partiellement compensée par un ralentissement de la croissance de l’emploi, devrait soutenir la consommation.
Le marché du travail, après une phase de dynamisme en 2023 avec un taux d’emploi record, devrait se stabiliser. La croissance de l’emploi devrait ralentir sous l’effet de la diminution de l’impact des contrats d’apprentissage et des efforts des entreprises pour améliorer leur productivité. Le taux de chômage pourrait connaître une légère augmentation, également en raison de la réforme des retraites de 2023 qui incitera certains travailleurs âgés à rester plus longtemps sur le marché du travail.
Investissement : prudence et recherche de nouvelles opportunités
L’investissement des entreprises, après avoir montré une certaine résilience jusqu’à présent, devrait ralentir en 2024. La baisse des bénéfices, conjuguée à des coûts de financement élevés et à un ralentissement de la demande, devrait inciter les entreprises à la prudence.
Cependant, de nouvelles opportunités pourraient se présenter dans certains secteurs, comme la transition énergétique ou le numérique. Les entreprises les plus innovantes et les plus adaptables pourraient tirer leur épingle du jeu et investir dans ces domaines porteurs de croissance.
Commerce extérieur : vers un rééquilibrage progressif
Le commerce extérieur français devrait connaître un léger rebond en 2024-2025, soutenu par la reprise des exportations, notamment dans le secteur des biens d’équipements de transport. L’aéronautique, en particulier, devrait bénéficier de cette embellie.
Cependant, cette reprise des exportations pourrait être partiellement contrebalancée par une hausse des importations liée à la consommation des ménages. Le déficit courant, qui a atteint près de 2% du PIB en 2022, devrait néanmoins se réduire grâce à la normalisation de la production nucléaire et à la baisse des prix de l’énergie importée.
Finances publiques : consolidation indispensable
Les finances publiques françaises devraient commencer à se redresser à partir de 2024, grâce aux économies budgétaires annoncées par le gouvernement et au retrait des mesures de soutien liées à la crise énergétique.
Cependant, des efforts supplémentaires seront nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction du déficit et de la dette publique. Les élections anticipées à venir pourraient ajouter une certaine incertitude aux perspectives budgétaires, et il sera crucial que le futur gouvernement poursuive une trajectoire de consolidation des finances publiques.
Risques : vigilance face à un environnement incertain
L’économie française n’est pas à l’abri de risques potentiels. La persistance du conflit en Ukraine et la dégradation du contexte géopolitique mondial pourraient peser sur le moral des entreprises et des ménages, et ralentir l’activité économique.
De plus, les élections anticipées à venir pourraient entraîner des changements dans la politique budgétaire, dont l’impact sur l’économie reste à évaluer. Il sera crucial de surveiller attentivement l’évolution de ces risques et de prendre des mesures préventives si nécessaire.
L’économie française devrait connaître une reprise modérée à partir de 2026