Les marchés européens ont clôturé en baisse mardi, plombés par les inquiétudes croissantes liées à la situation politique en France. Le spectre d’une Assemblée nationale fragmentée, où le Rassemblement national (RN) pourrait jouer un rôle d’arbitre, a ravivé les craintes des investisseurs. Cette perspective d’instabilité politique a entraîné une hausse de la prime de risque sur la dette française, se traduisant par un élargissement de l’écart de taux entre les obligations allemandes et françaises à dix ans.
Parmi les places européennes les plus affectées, on retrouve Paris : le CAC 40 a reculé de 0,30%, à 7.538,29 points, effaçant ainsi les gains de la veille. Le Footsie britannique a cédé 0,56% et le Dax allemand a perdu 0,75%, témoignant d’une aversion générale pour le risque dans la zone euro.
A Wall Street, des signaux mitigés après les discours des banquiers centraux
Outre-Atlantique, les marchés américains ont affiché une tendance plus contrastée. Le Dow Jones a cédé 0,06%, tandis que le S&P 500 a grappillé 0,07% et le Nasdaq a progressé de 0,22%. Cette divergence des indices reflète les commentaires prudents des banquiers centraux sur les perspectives des taux d’intérêt.
Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a réitéré son engagement à lutter contre l’inflation, mais a laissé entendre que le rythme des hausses de taux pourrait ralentir à l’avenir. De son côté, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a évoqué un « processus de désinflation en cours » en zone euro, suggérant que la BCE pourrait être plus encline à maintenir une politique monétaire accommodante.
Focus sur les valeurs et les indicateurs économiques
Parmi les valeurs en Europe, Sodexo a chuté de 4,72% après avoir publié un chiffre d’affaires inférieur aux attentes au troisième trimestre. A contrario, Teleperformance a bondi de 4,13% suite à une recommandation positive de Morgan Stanley. Richemont a progressé de 0,39% après la nomination de Louis Ferla au poste de directeur général de Cartier.
Sur le front des indicateurs économiques, l’inflation en zone euro a ralenti comme prévu à 2,5% sur un an en juin, tandis que le taux de chômage est resté stable à 6,4%. Ces données n’ont eu qu’un impact modéré sur les marchés, les investisseurs restant focalisés sur les discours des banquiers centraux et l’évolution de la situation politique en France.
Pétrole : légère hausse dans un contexte d’incertitudes
Les cours du pétrole ont poursuivi leur ascension, se rapprochant d’un sommet de deux mois. Cette tendance s’explique par l’anticipation d’une hausse de la demande pendant la saison estivale et par les risques pesant sur l’approvisionnement liés à l’ouragan Beryl. Le Brent a gagné 0,14% à 86,72 dollars le baril, tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a progressé de 0,06% à 83,33 dollars.
En résumé : une semaine marquée par l’incertitude
Cette semaine a été riche en événements sur les marchés financiers, avec des signaux mitigés et des mouvements de prix volatiles. La situation politique en France reste au centre des préoccupations des investisseurs, tandis que les discours des banquiers centraux et les données économiques publiées n’ont pas permis de lever tous les doutes. Les marchés attendent désormais la publication de nouvelles données économiques importantes, notamment le rapport mensuel sur l’emploi américain, pour avoir une meilleure visibilité sur la trajectoire future de l’économie et des taux d’intérêt.