Face à une conjoncture de tensions commerciales globales et à l’éventualité du retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le Japon et la Corée du Sud intensifient leurs efforts pour renforcer leur industrie des semi-conducteurs. Ces initiatives visent à préserver la compétitivité de leurs entreprises sur le marché mondial.
Initiatives japonaises
Le gouvernement japonais prévoit de débloquer au moins 10.000 milliards de yens (61,10 milliards d’euros) en soutien financier pour l’industrie des semi-conducteurs. Cette aide inclura des subventions et d’autres formes de soutien sur plusieurs années. Un axe majeur de ce plan concerne la fonderie Rapidus, qui se spécialise dans la production de puces dédiées à l’intelligence artificielle. Rapidus, en partenariat avec IBM et l’institut de recherche belge Imec, prévoit de commencer la production de masse à Hokkaido en 2027. Parallèlement, le gouvernement japonais envisage un investissement global de 50.000 milliards de yens dans le secteur des semi-conducteurs sur une décennie, avec des retombées économiques projetées autour de 160.000 milliards de yens.
Mesures sud-coréennes
En Corée du Sud, le parti au pouvoir a introduit un projet de loi spécial visant à fournir des subventions aux fabricants de semi-conducteurs, ainsi qu’à assouplir les restrictions sur le temps de travail hebdomadaire des employés. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où le président Yoon Suk Yeol a exprimé des inquiétudes concernant les menaces de droits de douane que pourrait imposer Donald Trump sur les importations chinoises, menaçant ainsi la compétitivité de géants comme Samsung Electronics. La législation, qui doit obtenir le soutien de l’opposition, aspire à positionner les entreprises coréennes face aux défis croissants émanant de la Chine, du Japon, de Taïwan et des États-Unis dans le contexte de la guerre commerciale sur les semi-conducteurs.
Les actions entreprises par le Japon et la Corée du Sud représentent une réponse stratégique aux défis que pose l’évolution du paysage commercial mondial, notamment en ce qui concerne la dominance technologique des semi-conducteurs. Ces mesures visent non seulement à renforcer l’autonomie de leurs industries locales, mais également à préparer le terrain pour une concurrence accrue sur le marché international.