Le déficit commercial tunisien persiste malgré une légère amélioration du taux de couverture. Selon les derniers chiffres publiés par l’Institut National de la Statistique (INS), le pays a enregistré un déficit commercial de 16 764,5 millions de dinars (MD) à fin novembre 2024, soit une légère augmentation par rapport à l’année précédente. Cette situation s’explique en grande partie par la persistance d’un déséquilibre commercial avec certains partenaires clés.
Les échanges commerciaux tunisiens présentent un visage contrasté. Tandis que le pays enregistre un excédent commercial avec des pays comme la France, l’Allemagne et l’Italie, il accuse un déficit important avec la Chine, la Russie et l’Algérie. Ces déséquilibres commerciaux sont principalement concentrés dans certains secteurs clés tels que l’énergie, les industries mécaniques et électriques, et les produits agroalimentaires.
Les exportations tunisiennes ont connu une légère hausse de 1,7% sur les onze premiers mois de l’année 2024, portée notamment par les secteurs agroalimentaire et énergétique. Cependant, cette croissance est partiellement compensée par la baisse des exportations de phosphates et de produits textiles. Les exportations vers l’Union européenne, principal marché du pays, ont légèrement diminué, malgré une hausse des ventes vers l’Italie et l’Allemagne.
Les importations tunisiennes ont également augmenté de 1,6% sur la même période, sous l’effet notamment de la hausse des importations de produits énergétiques et de biens d’équipement. Les importations en provenance de l’Union européenne ont connu une légère hausse, tandis que celles en provenance de Russie et de Turquie ont diminué.
Le déficit commercial tunisien constitue un enjeu majeur pour l’économie nationale. Il met en évidence la vulnérabilité du pays face aux fluctuations des prix des matières premières et à la concurrence internationale. Pour remédier à cette situation, les autorités tunisiennes devront mettre en œuvre des politiques visant à diversifier les exportations, à développer les industries à forte valeur ajoutée et à attirer les investissements étrangers.
La crise énergétique mondiale a exacerbé les difficultés du pays en matière de balance des paiements. La dépendance énergétique de la Tunisie constitue un frein à sa croissance économique et à sa stabilité financière. Il est donc urgent de mettre en place une stratégie énergétique ambitieuse, axée sur le développement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique.