Face à l’urgence climatique, la Tunisie s’est engagée dans une transition écologique ambitieuse de son secteur du froid. Historiquement, les équipements de réfrigération et de climatisation tunisiens reposaient largement sur des gaz fluorés, substances nocives pour la couche d’ozone et à fort potentiel de réchauffement climatique. Cependant, grâce à des efforts soutenus et à l’application rigoureuse du protocole de Montréal, le pays a réalisé des progrès significatifs.
Des avancées notables grâce au protocole de Montréal
Le protocole de Montréal, traité international visant à protéger la couche d’ozone, a été un catalyseur pour la Tunisie. En quelques années, le pays a réussi à éliminer complètement certaines substances destructrices de la couche d’ozone et a drastiquement réduit son utilisation d’hydrochlorofluorocarbures (HCFC). Cette réussite est le fruit d’une collaboration étroite entre les autorités tunisiennes, les acteurs du secteur et les partenaires internationaux. Des programmes de formation destinés aux techniciens ont été mis en place pour favoriser l’adoption de bonnes pratiques et l’utilisation de fluides frigorigènes alternatifs.
La pression internationale et les opportunités économiques
La Tunisie fait face à une pression internationale croissante pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. L’Union européenne, principal partenaire commercial du pays, a mis en place des réglementations strictes limitant l’utilisation des HFC et prévoit d’instaurer une taxe carbone aux frontières. Ces mesures, bien que contraignantes à court terme, représentent une opportunité pour la Tunisie de moderniser son industrie du froid et de développer de nouvelles compétences.
Un enjeu de sécurité alimentaire et de développement économique
Au-delà de la protection de l’environnement, la transition écologique du secteur du froid revêt également un enjeu de sécurité alimentaire. En effet, les pertes alimentaires liées à un manque d’infrastructures de froid sont considérables en Tunisie et dans toute la région MENA. Une industrie du froid performante et durable permettrait de réduire ces pertes, de garantir la qualité des produits et de stimuler l’économie locale.
Vers une industrie du froid durable et compétitive
La Tunisie dispose d’un potentiel important pour devenir un acteur de référence dans le domaine de la réfrigération et de la climatisation durables. La création d’une agence nationale dédiée au froid pourrait renforcer la coordination des acteurs du secteur, favoriser l’innovation et promouvoir les meilleures pratiques. En investissant dans la formation, la recherche et le développement, la Tunisie pourra non seulement répondre aux défis environnementaux mais aussi renforcer sa compétitivité à l’échelle internationale.