La Chine envisage une émission massive d’obligations spéciales du Trésor en 2025, marquant une intensification significative de sa politique de relance budgétaire. Selon des sources proches du dossier, le montant prévu atteindrait 3 000 milliards de yuans (environ 395,57 milliards d’euros), un chiffre record qui dépasse largement les 1 000 milliards de yuans émis en 2024. Cette initiative intervient dans un contexte économique complexe, marqué par des pressions déflationnistes internes et des incertitudes géopolitiques.
Cette augmentation sans précédent des émissions obligataires s’inscrit dans un contexte international tendu. L’éventualité d’un changement d’administration aux États-Unis en janvier 2025, avec le possible retour d’une politique commerciale plus protectionniste, incite Pékin à anticiper d’éventuelles perturbations économiques. L’émission massive d’obligations vise ainsi à créer un coussin de sécurité financière et à amortir les potentielles répercussions de tensions commerciales accrues.
Les fonds levés grâce à ces obligations seront injectés dans divers secteurs stratégiques pour stimuler l’économie et favoriser l’innovation. Des programmes de subventions à la consommation, la modernisation des infrastructures industrielles et le financement d’investissements dans des domaines technologiques de pointe figurent parmi les priorités. Cette stratégie reflète la volonté de Pékin de dynamiser son économie en misant sur des industries à forte valeur ajoutée et des technologies émergentes, considérées comme les moteurs de la croissance future.
L’émission record d’obligations constitue également une réponse directe aux forces déflationnistes qui pèsent sur l’économie chinoise. En injectant des liquidités importantes dans des secteurs ciblés, le gouvernement espère contrer la baisse des prix et relancer une croissance durable. Cette mesure vise à stimuler la demande intérieure et à raviver l’activité économique.
Une part substantielle des fonds, estimée à 1 000 milliards de yuans, sera spécifiquement allouée aux investissements dans les « nouvelles forces productives ». Cette expression désigne des industries considérées comme cruciales pour l’avenir économique de la Chine, notamment la fabrication de pointe, les véhicules électriques, la robotique, les semi-conducteurs et les énergies vertes. Ces secteurs sont perçus comme des leviers essentiels pour maintenir la compétitivité de la Chine sur la scène internationale et assurer sa transition vers une économie plus durable et innovante.
Parallèlement, une partie des recettes sera consacrée à la recapitalisation des grandes banques d’État. Ces institutions financières, qui jouent un rôle central dans le financement de l’économie chinoise, sont confrontées à des défis tels que la réduction des marges, la baisse des bénéfices et l’augmentation du coût du risque. Leur stabilisation est donc cruciale pour prévenir tout risque systémique et assurer la stabilité du système financier.
Bien qu’aucune confirmation officielle n’ait encore été communiquée par le Bureau d’information du Conseil d’État en réponse aux sollicitations de Reuters, ces informations, si elles se confirment, témoignent de la détermination de Pékin à renforcer son soutien à l’économie nationale et à anticiper les défis tant internes qu’externes. Cette émission record d’obligations souligne l’importance accordée par le gouvernement chinois à la relance économique et à la consolidation de sa position sur la scène mondiale.