Bien être : Quelle stratégie pour relancer le secteur SPA en Tunisie ?

Le spa est devenu un phénomène de mode. Il se démocratise et devient un produit incontournable au même titre que la thalasso. Nos hôtels ont pris conscience de l’importance de cette niche marketing et proposent toute une offre SPA. C’est dire l’importance de ce produit pour booster la fréquentation de nos hôtels en cette période difficile. « L’office national du thermalisme et d’hydrothérapie parie sur ce produit de niche qui échappait à toute réglementation, puisqu’il n’était pas sous la tutelle de l’ONTH. Le décret loi n°2011-52 du 6 juin 2011 a permis d’élargir le champ d’intervention de l’ONTH en incluant au secteur de l’hydrothérapie, les soins à base d’eau douce, a précisé Rezig Oueslati, le Directeur général de l’office national du thermalisme et d’hydrothérapie , soulignant que c’est le bureau d’étude FICOM qui a été sélectionné pour réaliser une étude dans le but comme l’a souligné le directeur de FICOM, Khaled Baccar de mieux connaître le secteur des soins par l’eau douce en vue d’identifier les mesures permettant d’améliorer les performances de ce secteur et de définir une stratégie pour son développement. La deuxième phase de cette étude sera dédiée à l’amélioration du secteur (ressources humaines, qualité, commercialisation, cadre juridique…).La troisième phase portera sur la mise en place d’une stratégie de développement et d’un plan d’action ».

Rezig-Ouslati
Rezig Ouslati

Le SPA est utilisé pour désigner à la fois les centres de remise en forme où il est associé au bien être et à la beauté et aussi aux bains à remous plus connu sous le nom de jacuzzi, du nom de l’inventeur de ce type de bain. Dans les deux cas, l’eau et ses bienfaits sont le dénominateur commun. « Le SPA suscite un engouement particulier du fait qu’il est devenu un palliatif des maladies du siècle : Stress, angoisse surmenage et autre vieillissement prématuré a souligné le PDG de l’office « Il est devenu synonyme de bien être et de remise en forme. En Tunisie, il existe différentes catégories de spas selon les besoins et les objectifs d’une clientèle très variée : Le SPA d’hôtel rattaché à un hôtel et offrant des soins du corps et du visage, le day SPA offrant des services de spa sur une base journalière, le club spa, un centre de conditionnement physique pour abonnés offrant des services de massage et de soins du corps et le spa urbain, une nouvelle catégorie de spa qui combine spa et institut de beauté. L’inventaire des centres SPAS a eu lieu au cours de mai et juillet 2015.Cet inventaire a permis d’identifier 340 centres dont 288 centres Spas appartenant à de établissements hôteliers et 52 spas urbains. L’inventaire a permis d’identifier 4 formes d’exploitation : les centres spas dont les propriétaires sont des établissements hôteliers qui assurent eux-mêmes la gestion, centres spas dont les propriétaires sont des établissements hôteliers mais dont l’exploitation est confiée à une autre société sous forme de location, les centres spas exploités par des hôtels sous forme de franchise.les centres spas urbains exploités par des entreprises autres que les hôtels ».

Une offre en nombre tirée par les hôtels et par une demande locale.
L’enquête de FICOM a révélé que dans l’offre de balnéothérapie des centres spas, les bains spécialisés, le Hammam, le sauna sont les plus utilisés avec 63% des centres offrent des bains spécialisés (bain hydro massant, bain bouillonnant, bain à remous, jacuzzi, bain à jet sous marin, bain à vapeur, bain flottant, bain nordique etc), 76% sont équipés de Hammams et 63% équipés de sauna. 20% des centres sont équipés de jacuzzi et 17% sont équipés de bains hydro massant. Certains centres spas sont équipés de piscine thermale. 18% des centres Spas offrent des douches médicales. Ce taux est de 24% pour les spas urbains.2% des centres Spas sont équipés d’acqua gym. Ce taux est de 8% pour les spas urbains. Plusieurs centres Spas exercent leur activité selon des bonnes pratiques sans que ces pratiques ne soient imposées par une réglementation. Les équipements nécessitant une supervision médicale sont exploités par des centres dont l’effectif comprend desmédecins. L’offre de soins Spas sur le marché est diversifiée et cible plusieurs segments de clientèle. Parmi les centres enquêtés, 17% seulement ont placé l’innovation des soins parmi ces enjeux de développement prioritaires

Absence de norme pour l’exercice de l’activité Spa
En absence de norme, l’offre de certains soins peut présenter un risque pour la santé des curistes si certaines pratiques ne sont pas appliquées. Il s’agit des soins nécessitant la supervision d’un personnel qualifié et la conformité par rapport à certaines exigences en matière d’exploitation et d’entretien des équipements y afférents (régulation de température, entretien des bassins, analyse d’eau, contrôle médical, règles d’hygiène etc) a révélé l’enquête.. Contrairement aux centres de thalassothérapie qui sont classés parmi les centres spécialisés par le ministère de la santé, aucune classification n’est prévue pour les centres spas. Fathi Tebourbi, membre de FICOM a déploré toutefois l’absence d’un cahier des charges régissant l’activité des centres de SPA ainsi que la faible communication sur l’offre et la tarification des soins dans les centres SPA.Toutefois, l’’offre de soins demeure variée. Tous les centres Spas offrent des soins d’hydrothérapie.95% des centres Spas offrent des soins de massothérapie.69% des centres spas offrent des soins d’enveloppement et de gommage. 60% des centres offrent des cures (cures amincissante, cure anti tabac, cure post natal) 9% des centres spas offrent des soins de kinésithérapie. 65% des centres Spas offres des soins esthétique et 4% des centres Spas offrent des soins d’électrothérapie. Les centres spas considèrent que la fidélisation de la clientèle et le recrutement et la rétention de personnel qualifié sont les enjeux de développement les plus importants pour leur activité. Il n’y pas de contrôle spécifiques aux Spa. Par contre, les centres spas implantés dans les hôtels fait l’objet d’un contrôle régulier de la part du ministère du tourisme, du ministère de la santé et de l’Office du Thermalisme dans le cadre global du suivi hôtelier ou pour la thalassothérapie..L’Office du Thermalisme est chargé de contrôler le secteur de l’hydrothérapie. Il est habilité à fermer ou à déclasser les centres ne répondant pas aux exigences réglementaires concernant l’obtention des agréments d’ouverture ou concernant les conditions d’exercice de l’activité après l’entrée en exploitation. Ces mesures de fermeture ou déclassement sont soumises à l’approbation du ministère de la santé avant leur mise en oeuvre.

La fidélisation du client : un grand enjeu
Nos centres offrent des conditions idéales pour l’accueil des curistes. « La proximité de l’Europe et la qualité de nos hôtels et des centres des SPA, sont des atouts pour drainer de plus en plus de curistes. Les soins sont prodigués sous surveillance médicale. Les douches, bains, applications ou enveloppements de boue ou d’algues, à la base des cures sont réalisés dans un but curatif. C’est dire que la Tunisie a tous les atouts pour développer ce créneau » a précisé M Rezig Oueslati. Les centres spas selon l’enquête considèrent que la fidélisation de la clientèle est un enjeu de développement le plus important pour leur activité.49% des centres spas le placent cet en première place parmi les enjeux de développement. 22% des centres enquêtés ont placé cet enjeu en 2èmeplace, 19% l’ont placé en 3ème place, 4% l’ont placé en 4ème place et 7% en 5ème place. « Le plus dur à faire conclut le PDG de l’office du thermalisme c’est d’amener le client à choisir et à demander la Tunisie, une destination en vogue. Plus nous agissons vite, plus vite sera la reprise car la demande est devenue pointue et les clients SPA se montrent de plus en plus exigeants quant à la qualité des prestations. Ils recherchent des prestations innovantes, à la mode et souhaitent changer de destination. De quoi donner du pain sur la planche à nos professionnels. Les principales clés d’une reprise réelle sont : qualité, image, marketing dans un marché appelé à devenir ultra-concurrentiel.