Plus d’espace dans une voiture plus petite. Tel est l’objectif ambitieux que s’est fixé Opel en concevant la cinquième génération d’Astra. Le constructeur allemand s’est donné les moyens de l’atteindre en repartant d’une feuille blanche, bien décidé à corriger l’un des principaux défauts de la version précédente, un brin encombrante eu égard à son habitabilité comptée. Contrairement aux apparences, la ligne générale évoluant peu, la nouvelle Astra ne reprend de sa devancière que le nom. Le changement de gabarit en atteste : elle perd 5 cm en longueur et 2 cm d’empattement. En dépit de ces dimensions revues à la baisse, le miracle a bien lieu. À l’arrière, l’espace aux jambes gagne une poignée de centimètres, tandis que le volume du coffre passe de 351 à 370 litres, banquette en place, pour s’établir dans la moyenne de la catégorie.
Comblant l’essentiel de son retard sur la concurrence en matière d’accueil à bord, l’Astra poursuit sa montée en gamme et ses efforts de qualité de fabrication, même si son habitacle ne s’avère pas aussi cossu que celui de la référence Vokswagen Golf. Si la compacte de Russelsheim s’embourgeoise, c’est avec parcimonie afin de préserver les bienfaits de son régime draconien. Sa structure et son châssis totalement repensés lui permettent de s’alléger de 130 kg. Même l’apparition d’un écran tactile (et connecté), au sommet de la console centrale, participe à l’économie de poids : il remplace avantageusement l’amas de boutons qui jonchait jadis la planche de bord. Cette évolution notable facilite la vie du conducteur qui bénéficie, par ailleurs, d’une multitude d’aides à la conduite, comme le freinage d’urgence autonome jusqu’à 60 km/h, l’alerte de changement de voie et la reconnaissance des panneaux, livrés de série en finition Innovation.
Plus remarquable encore, l’agrément de conduite progresse nettement d’une génération à l’autre. L’Astra n’a jamais été la berline la plus grisante à piloter de sa catégorie… et ce n’est toujours pas le cas. Mais les commandes plus douces et la direction plus légère et plus informative valorisent les moments passés au volant. Et la mécanique ne gâche rien. Pour la première fois sous le capot de l’Opel, le 3-cylindres 1.0 turbo, étrenné par l’Adam et la Corsa, s’en donne à cœur joie. Mettant à profit l’allègement général, ce petit moteur révèle un allant étonnant. Associé à une transmission à cinq rapports seulement, il séduit par son allonge et sa disponibilité, même si ses 105 ch, pour 170 Nm de couple, paraissent un peu “courts” sur autoroute. Cerise sous le capot, sa discrétion reste l’un de ses principaux points forts puisqu’il ne laisse échapper qu’un léger grondement au “décollage”. Autre vertu de cette version d’entrée de gamme essence : son amortissement affiche une plus grande souplesse que celui des modèles plus puissants. Et cela profite au confort, au risque de dégrader la précision du comportement à bon rythme. Mais encore faut-il mener cette familiale comme une WRC pour s’en apercevoir…
Malgré tout, le plus bel atout de l’Opel Astra 1.0 turbo reste son tarif, attractif. Disponible à partir de 20 300 €, l’allemande permet, par exemple, d’économiser plus de 2 000 € par rapport à une Peugeot 308 à motorisation et finition équivalentes. Un argument massue auprès de tous ceux qui ne veulent pas mettre tout leur argent dans leur moyen de transport quotidien.