Le marché aux poissons à la criée est un lieu incontournable, à Houme Souk.Tous les jours à partir de 9 heures , sardines, maquereaux, dorades royales, rougets, merlus, pageots, lisses, soles et autres espèces locales brillent sur la glace des étals.. Fraichement pêchés, les poissons du jour font le bonheur des vacanciers et des djerbiens amateurs de produits de la mer.Le port de Houmet Souk compte encore une dizaine de bateaux et de familles de pêcheurs, défenseurs d’un métier qui fait encore l’identité de notre ville. Ce coin du marché des poissons à Houmet Essouk est comme une petite bourse des valeurs marines. On trouve toute l’année sur les tables de vente du poisson de saison, pêché localement et d’une fraîcheur inégalable. La vente des poissons se fait à la criée la vente à la criée commence avec l’arrivée du crieur, appelé «dallal», Am Hamouda se lance dans des appels qui évoquent étrangement ceux des muezzins.Il invite par ce moyen, les acheteurs potentiels à venir se grouper autour du carreau pour voir la sole, le merlan, les crevettes, les sardines . Les pêcheurs enfilent le poisson pêché en chapelets de cinq et dix poissons par chapelet selon la taille du poisson à l’aide de fines tiges de régimes de palmier et le livrent au Dallel (crieur public) après avoir convenu d’un prix minimum.
Am Hamouda, assis sur une haute chaise, montre le Chok (Lot de poissons), annonçant le prix de base et regarde les acheteurs qui peuvent faire des offres à la hausse par hochement de tête voire un simple regard ou un clin d’œil, l’essentiel étant de ne point baisser la tête et de garder un contact visuel avec le crieur. Am Hammouda, le crieur entame par la suite, un mouvement ascendant des prix. Ainsi de 15 dinars les 10 daurades, le prix va atteindre 20D, et ainsi de suite.Cette phase est le processus connu de toutes les criées. Si le «dallal» remarque que plusieurs acheteurs se disputent le marché des loups, il accélère la criée. Au lieu d’augmenter par paliers de 14 dinars, il augmente par paliers de 20 D sinon plus. Au fur et à mesure, les acheteurs se retirent. Celui qui offre le prix le plus élevé fixe le prix définitif. Cette manière permet au «dallal» d’évaluer intuitivement le rapport de la demande et de l’offre pour en tirer le meilleur prix possible. Les vendeurs à la criée utilisent plusieurs expressions comme «ô acheteurs, ce n’est pas cher ». La daurade est arrivée. Ici le merlan. Ici les crevettes».Ils n’hésitent pas également à taper des mains pour attirer l’attention des acheteurs. De la sardine on passe au merlan, puis, en plus petite quantité, à la daurade et aux rougets. «La ressource ne manque pas, elle fluctue, selon les courants et la température des eaux, le tout est de savoir la gérer, en pêchant la bonne espèce au bon moment», lance un ancien pêcheur. Ce trésor naturel se retrouvera dans l’assiette du consommateur . Rien ne vaut le bonheur d’acheter, sur place, un poisson pêché de l’instant ».
Kamel Bouaouina
Photos Berrazagua