Le continent africain est toujours à la quête de ressources financières pour la relance économique et pour atteindre la prospérité, après plus de deux ans de lutte contre la pandémie de Covid-19 en plus de sa lutte contre les changements climatiques, a affirmé, lundi, à Dakar (Sénégal) la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe.
La responsable, qui intervenait à l’ouverture officielle de la 54ème Conférence des ministres africains de l’Economie et des Finances (COM22), a ajouté qu’il est nécessaire pour les Etats africains d’augmenter et de renforcer leurs propres, relevant toutefois que « nous n’avons pas encore atteint l’objectif de 30% de revenus internes ».
« Les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales ont fait un bon travail, parce que la pandémie a eu un impact très fort sur nos économies. On a survécu, mais survivre n’est pas atteindre la croissance et la prospérité, il faut que l’Afrique puisse avoir des financements pour garantir une véritable relance de son économie », a fait entendre Vera Songwe.
Pour la Secrétaire exécutive de la CEA, « arriver à la prospérité, c’est trouver de l’emploi pour tous les jeunes ». Le nombre des pays à revenus moyens s’est situé à 29 en 2020 contre 19 pays en 1990, a-t-elle rappelé.
Pour changer la donne, elle plaide en faveur d’une transformation des économies, avec surtout une politique d’intégration régionale, une bonne gouvernance des ressources et un développement du numérique.
La responsable recommande aussi d’aller à la rencontre des marchés financiers internationaux surtout avec les chocs exogènes tels que la pandémie Covid-19 et la guerre en Ukraine . « Il va falloir changer la manière avec laquelle nous intervenons et débattons avec les institutions financières internationales ».
En dépit d’une population estimée à 1,2 milliard d’habitants, le continent africain ne représente que 2% du commerce mondial et 17% de tous les comptes bancaires du monde.
Le président sénégalais plaide en faveur d’une réforme de l’architecture financière mondiale
S’exprimant à ce 54ème conclave des ministres africains de l’Economie et des Finances, le Président Sénégalais, Macky SALL a déclaré qu’il « est temps de réformer l’architecture financière mondiale ».
Il a appelé, à cet effet, les ministres africains des finances, de la planification et du développement économique à veiller à ce que les priorités du continent soient défendues. Il faut insister, selon lui, pour corriger les critères d’évaluation des risques en Afrique pour une notation plus juste et donc des primes d’assurance moins élevées et de discuter les conditions d’accès aux crédits.
Il a plaidé, également, appelé à la réallocation des droits de tirage spéciaux, dits (DTS) pour soutenir la relance économique en Afrique et à l’identification de solutions innovantes pour atténuer l’impact de la covid-19 et de la guerre en Ukraine.
Le président sénégalais a réitéré son appel à l’arrêt de la guerre en Ukraine qui aura, d’après lui, des conséquences sur le monde entier et, en particulier, sur l’Afrique tout en évoquant les effets du « double choc » de la pandémie de la Covid-19 et du conflit entre russo-ukrainien.
Organisée, du 11 au 17 mai 2022, par la CEA et le Gouvernement du Sénégal, la 54ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM2022), a cette année pour thématique « Financement de la relance de l’Afrique : Atteindre de nouveaux horizons ».
Selon les organisateurs, le choix du thème est dicté par le fait que les déficits de financement du développement se sont considérablement creusés depuis le déclenchement de la pandémie du Coronavirus.
Le FMI estime déjà que les dépenses annuelles liées aux objectifs de développement durable en Afrique augmenteront de 154 milliards de dollars américains par an, en raison de la pandémie, et de 285 milliards de dollars américains supplémentaires au cours des cinq prochaines années pour assurer une réponse adéquate à la COVID-19.
Créée en 1958, la CEA est l’une des cinq commissions régionales du Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies. Elle a pour missions d’appuyer le développement économique et social de ses Etats membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.