Le groupe Volkswagen a déclaré dimanche 6 juin avoir défini les contours d’un accord avec Martin Winterkorn, l’ancien président du directoire, sur son rôle dans le cadre du scandale du Dieselgate. Révélé en 2015, ce dernier avait débouché sur la plus grave crise de l’histoire du constructeur automobile allemand.
L’ancien président du directoire de Volkswagen, Martin Winterkorn, aurait accepté de verser 11 millions d’euros au groupe, pour son rôle dans l’affaire du Dieselgate. Le constructeur automobile allemand avait reconnu en 2015 avoir utilisé un logiciel illégal pour fausser des tests de moteurs diesel aux États-Unis, afin de les faire apparaître moins polluants qu’ils ne l’étaient réellement. Ce scandale avait coûté à l’entreprise plus de 32 milliards d’euros en amendes, remises en état des 11 millions de véhicules affectés et frais de justice. Accablé, Martin Winterkorn avait démissionné le 23 septembre 2015 et avait été remplacé par Matthias Müller (qui a lui-même laissé sa place à Herbert Diess en avril 2018).
Une image considérablement ternie
« Lors de sa réunion d’hier, le conseil de surveillance a accepté les conditions essentielles, a déclaré un porte-parole de Volkswagen dans un communiqué publié dimanche 6 juin. L’accord sera conclu dans les prochains jours ». Le groupe avait annoncé fin mars qu’il réclamerait des dommages et intérêts à plusieurs de ses ex-dirigeants, parmi lesquels Martin Winterkorn, qu’il accusait de ne pas avoir respecté les clauses de son contrat de travail. Cet accord est en tout cas tout à fait distinct de la procédure pénale. Le procès de l’ancien président du directoire, repoussé en raison de l’épidémie de Covid-19, devrait finalement avoir lieu mi-septembre.
Aujourd’hui, le constructeur veut définitivement tourner la page de ce scandale. Investir massivement dans la voiture électrique lui a en partie permis de redorer son image. La tension reste néanmoins vive : lorsque le groupe avait annoncé vouloir changer son nom pour Voltswagen, une simple blague datant du dernier 1er avril, de nombreux consommateurs avaient considéré cette opération de communication comme malvenue.