Le constructeur automobile japonais Honda serait disposé à reprendre les négociations en vue d’un rapprochement avec son concurrent Nissan, à condition que le directeur général de ce dernier, Makoto Uchida, quitte ses fonctions. C’est ce qu’a révélé lundi le Financial Times, citant une source proche du dossier.
Silence radio du côté des deux constructeurs
Contacté par l’agence Reuters, Nissan s’est refusé à tout commentaire sur cette information, tandis que Honda a déclaré ne pas avoir publié de communiqué à ce sujet. Cette prudence des deux entreprises laisse planer le doute sur la suite des événements et entretient l’incertitude quant à une éventuelle reprise des discussions.
Un projet de fusion avorté en raison de désaccords stratégiques
Pour rappel, les discussions entre les deux géants de l’automobile avaient débuté en décembre dernier et portaient sur une fusion qui aurait donné naissance au quatrième plus grand constructeur mondial en termes de ventes. Cependant, ces négociations ont rapidement achoppé sur des divergences profondes, notamment sur la question de l’équilibre des pouvoirs au sein de la future entité.
L’échec des discussions a été officialisé jeudi dernier par les deux entreprises. Selon des sources proches du dossier, le projet de Honda de transformer Nissan en une filiale aurait été l’un des principaux points de blocage, conduisant à la rupture des pourparlers.
Honda toujours intéressé, mais sous certaines conditions
Malgré cet échec, Honda resterait ouvert à l’idée de relancer les discussions si Nissan était dirigé par un patron capable de surmonter l’opposition interne au projet de fusion. Le Financial Times souligne que la gouvernance actuelle de Nissan constitue un frein majeur à l’avancement des discussions.
Le directeur général de Honda, Toshihiro Mibe, a d’ailleurs déclaré la semaine dernière que son entreprise n’avait pas l’intention de lancer une offre publique d’achat (OPA) hostile sur Nissan, privilégiant une approche concertée et stratégique.
Pression croissante sur Makoto Uchida
Makoto Uchida, à la tête de Nissan, est soumis à une pression croissante pour redresser le constructeur japonais, dont les ventes sont en recul depuis plusieurs années. L’entreprise a également connu des turbulences internes, fragilisant davantage sa position sur le marché mondial.
Déjà en décembre, des sources proches du dossier avaient confié à Reuters que les mois à venir seraient cruciaux pour l’avenir de Nissan et de son dirigeant. Selon le Financial Times, plusieurs membres du conseil d’administration de Nissan, ainsi que Renault, partenaire historique du constructeur japonais, souhaiteraient voir Makoto Uchida quitter ses fonctions dans les prochains mois.
Bien que l’actuel dirigeant ait exprimé son intention de rester en poste jusqu’en 2026, des discussions informelles auraient déjà été engagées au sein du conseil d’administration de Nissan pour évaluer un calendrier potentiel de son départ.
L’avenir de Nissan en suspens
L’avenir de Nissan semble donc suspendu à la capacité de son dirigeant à conserver la confiance des décideurs internes et de ses partenaires stratégiques, tandis que Honda reste en embuscade, prêt à saisir une opportunité de rapprochement sous de nouvelles conditions.