Stellantis a annoncé un plan majeur pour consolider et accroître sa production en Italie à partir de 2026, marquant un tournant dans ses relations avec le gouvernement italien. Cette annonce, faite le 17 décembre par Jean-Philippe Imparato, directeur général délégué pour l’Europe élargie de Stellantis, confirme la volonté du groupe de maintenir toutes ses usines italiennes ouvertes et de dynamiser l’industrie automobile du pays.
Cette initiative fait suite à une réunion cruciale à Rome, orchestrée par Adolfo Urso, ministre italien de l’Industrie, avec des représentants de Stellantis, des fournisseurs et des syndicats. L’objectif principal était de sceller un accord pour relancer la production automobile italienne, confrontée à des défis importants ces dernières années. Stellantis s’est engagé à produire au moins deux nouveaux petits modèles dans son usine de Pomigliano, située dans le sud de l’Italie. Cette usine accueillera également, dès 2028, la nouvelle plateforme 100% électrique « STLA Small », témoignant de l’investissement du groupe dans l’électrification de sa gamme.
Par ailleurs, Jean-Philippe Imparato a révélé que trois modèles de taille moyenne – la Jeep Compass, la Lancia Gamma et la DS7 – dont la production devrait débuter à l’usine de Melfi, également dans le sud de l’Italie, à partir de 2025, seront disponibles en versions entièrement électriques et hybrides. Cette diversification de l’offre répond aux exigences du marché et aux enjeux de la transition énergétique.
Ce nouvel élan intervient dans un contexte de réchauffement des relations entre Stellantis et le gouvernement italien. Les tensions, exacerbées par les critiques adressées à l’ancien dirigeant Carlos Tavares, accusé de négliger les sites de production italiens et de délocaliser la production de nouveaux modèles, semblent s’apaiser. Le départ de Carlos Tavares a ouvert la voie à un dialogue plus constructif, notamment grâce à l’implication de John Elkann, président de Stellantis, qui s’est engagé dans une démarche de rapprochement avec les différentes régions clés du groupe.
Il est important de souligner le poids de Stellantis dans l’économie italienne, où le groupe emploie environ 40 000 personnes. Cependant, la production automobile en Italie, incluant voitures et fourgons, devrait chuter sous la barre des 500 000 véhicules cette année, selon les estimations du syndicat FIM-Cisl, contre 751 000 en 2023. Face à cette situation, Stellantis a promis d’investir deux milliards d’euros en Italie en 2025. En parallèle, le gouvernement italien s’est engagé à allouer plus d’un milliard d’euros en 2025 pour soutenir son secteur automobile en difficulté.
Ce rapprochement entre Stellantis et l’Italie, symbolisé par les rencontres de John Elkann avec les chefs d’État des pays où le groupe est implanté (États-Unis, Italie et France, avec une rencontre avec Emmanuel Macron à l’Élysée le 16 décembre), marque une nouvelle étape pour l’avenir de l’industrie automobile italienne et pour Stellantis.