Rolls-Royce a revu vendredi à la hausse sa prévision de sorties de trésorerie pour cette année et prévenu que ses perspectives demeuraient incertaines dans un contexte de baisse du trafic aérien sur fond de pandémie de coronavirus.
Le motoriste britannique a cependant confirmé son objectif de retour à un flux de trésorerie positif au second semestre de l’an prochain et assuré être en bonne voie pour atteindre ses objectifs d’économies, ce qui pourrait lui permettre de réduire sa consommation de cash.
Rolls-Royce, dont les moteurs équipent notamment le 787 de Boeing 787 < et l’A350 d’Airbus, a été durement frappé comme l’ensemble du secteur aéronautique par la crise sanitaire. Pour assurer sa survie, le groupe a dû lever en novembre deux milliards de livres auprès de ses actionnaires.
Le motoriste britannique prévoit désormais une sortie de trésorerie de 4,2 milliards de livres cette année contre une prévision précédente de quatre milliards indiquée en octobre.
Rolls-Royce, qui est rémunéré en fonction du nombre d’heures de vol effectuées par les compagnies aériennes s’équipant de son moteur, a également fait état d’un ralentissement du nombre d’heures de vol en raison de la résurgence de l’épidémie de coronavirus.
A la Bourse de Londres, l’action, qui a gagné près de 80% depuis l’annonce en novembre de vaccins contre le COVID-19, reculait en milieu de matinée de 6,41% à 119,1 pence, deuxième plus forte baisse de l’indice paneuropéen Stoxx 600 (-1,1%).
Le directeur financier de Rolls-Royce, Stephen Daintith, a déclaré à la presse que le groupe britannique disposait de “suffisamment de liquidités (…) jusqu’en 2021”, après avoir demandé aux actionnaires de remettre au pot et sollicité une nouvelle ligne de crédit de trois milliards de livres le mois dernier.
Le directeur général, Warren East, s’est dit pour sa part convaincu que Rolls-Royce atteindrait son objectif de flux de trésorerie pour 2021, même si le calendrier dépendra de la reprise du trafic aérien.
Sur les 11 mois à fin novembre, les heures de vol des moteurs étaient à environ 42% de leur niveau de l’année précédente, ce qui donne à penser que Rolls-Royce devrait rater l’objectif de 45% fixée cette année en octobre.
Pour faire face à la crise, le groupe prévoit de céder des actifs d’une valeur de deux milliards de livres, de réduire ses coûts de 1,3 milliard de livres, de supprimer 9.000 emplois et de fermer des usines. Selon Rolls-Royce, ce plan est en bonne voie.