Nissan a annoncé jeudi s’attendre à une quasi-stagnation de son bénéfice d’exploitation sur l’exercice en cours en raison de la pénurie mondiale de semi-conducteurs, de la hausse des coûts des matières premières et des perturbations provoquées par le COVID-19 sur le marché chinois.
Cette prévision du constructeur automobile japonais, nettement inférieure aux anticipations des analystes, pèse sur le cours de l’action Renault, son partenaire d’alliance, qui perd 5,69% en Bourse de Paris, dont l’indice phare CAC 40 cède 2,52% au même moment.
Pour l’exercice annuel commencé début avril, Nissan prévoit une hausse limitée à 1% de son bénéfice d’exploitation, à 250 milliards de yens (1,86 milliard d’euros), alors que le consensus des 19 analystes interrogés par Refinitiv le donnait à 318,5 milliards de yens.
Comme les autres constructeurs automobiles, Nissan est confronté au double défi de la hausse des coûts de ses intrants et des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, aggravées par les blocages liés à l’épidémie de COVID-19 en Chine.
Signe de ces difficultés affectant tout le secteur, son concurrent Toyota a annoncé mercredi prévoir une baisse de 20% de son bénéfice cette année.
Nissan s’attend à ce que l’environnement de marché pour l’exercice en cours soit « plus sévère » que celui de l’exercice précédent pour toutes ces raisons, y compris avec la guerre en Ukraine.
Le constructeur japonais a néanmoins fait état d’un bénéfice d’exploitation supérieur aux attentes pour le trimestre clos le 31 mars, à 56 milliards de yens contre un consensus Refinitiv à 38,3 milliards et une perte de 19 milliards un an auparavant.
Ce résultat n’éclipse toutefois pas la prévision pour l’exercice en cours dans l’esprit des investisseurs, notamment pour Renault.
Les annonces de Nissan impliquent que le marché va revoir à la baisse ses anticipations sur la contribution du groupe japonais aux résultats de son partenaire français au deuxième semestre, a dit Charles Coldicott, analyste chez Redburn.
« L’alliance avec Nissan continue d’être difficile. Renault a besoin de toute urgence de nouveaux partenaires de coopération, d’alliance ou de fusion », estime Frank Schwope, analyste chez Norddeutsche Landesbank.
« Les Français risquent de se faire distancer par la concurrence », a-t-il ajouté.