PSA et Fiat Chrysler ont conclu samedi un processus de fusion annoncé il y a un peu plus d’un an avec la naissance officielle de Stellantis, quatrième groupe automobile mondial dont la santé financière l’aidera à faire face au défi de l’électrification et à ses grands concurrents du peloton de tête, Toyota et Volkswagen.
Les deux groupes ont réussi à finaliser en moins de temps que prévu leur mariage à 52 milliards de dollars (environ 43 milliards d’euros) dévoilé en octobre 2019, et ce bien que la crise du coronavirus ait fait dérailler l’économie mondiale en 2020.
« La fusion entre Peugeot S.A. (Groupe PSA) et Fiat Chrysler Automobiles N.V. (FCA), qui doit mener à la création de Stellantis N.V. (Stellantis), a pris effet ce jour », déclarent PSA et FCA dans un communiqué commun.
L’action du nouveau Stellantis, qui sera dirigé par l’actuel président du directoire de PSA Carlos Tavares, fera ses débuts à la Bourse de Paris et de Milan lundi, puis sur la place new-yorkaise le lendemain.
Les analystes et les investisseurs attendent maintenant de connaître le détail de la stratégie de Carlos Tavares pour transformer le nouveau groupe et s’attaquer à ses principaux défis – doublons nombreux, capacités de production excédentaires et ventes en berne en Chine.
Stellantis doit permettre de délivrer plus de cinq milliards d’euros de synergies sans fermeture d’usine, et les observateurs sont impatients de connaître précisément la manière dont le groupe va mener à bien ses réductions de coûts.
Carlos Tavares a prouvé son savoir-faire en la matière en contribuant au redressement rapide de PSA et en réussissant en seulement deux ans l’intégration et la relance d’Opel-Vauxhall. Sa réussite est même brandie comme exemple par le nouveau directeur général de Renault, Luca de Meo.
Marco Santino, analyste chez Oliver Wymann, s’attend à ce que le directeur général de Stellantis lève rapidement le voile sur son plan d’action, mais sans trop le divulguer la première année.
« Il a prouvé que c’était un dirigeant préférant l’action aux mots, mais je ne pense pas qu’il fera des déclarations tonitruantes ou qu’il lancera des objectifs trop ambitieux », dit-il. « Ce sera un processus par étape, afin de permettre au marché d’apprécier au mieux chaque décision, l’une après l’autre. »