Renault, engagé dans une politique de partenariats tous azimuts pour réduire ses coûts, est en discussion avec Daimler pour tenter d’étendre leur coopération au segment des grands fourgons, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier.
Le constructeur automobile français, qui cherche à redresser ses marges après avoir accusé en 2019 sa première perte en dix ans, est déjà associé à la maison mère de Mercedes sur le Citan, fourgonnette dérivée du Renault Kangoo et assemblée en France dans l’usine Renault de Maubeuge (Nord).
L’alliance entre les deux groupes, scellée en 2010, pourrait maintenant servir au développement de la prochaine génération du grand fourgon Renault Master, fabriqué à Batilly (Moselle), ont dit les sources.
« Renault et Daimler sont en discussion pour partager le ticket d’entrée du remplaçant du Master, mais les discussions n’ont pas encore abouti », a indiqué une des sources.
Renault et Daimler ont tous deux refusé de faire un commentaire.
La deuxième source a souligné que les discussions n’étaient pas aisées car Daimler a déjà renouvelé son propre grand fourgon, le Sprinter, un véhicule fabriqué à Düsseldorf et relativement cher face la concurrence.
« La discussion reste ouverte sur les véhicules utilitaires du futur. L’état d’esprit est toujours positif et ouvert à tout projet qui fait du sens économique pour chaque entreprise », a-t-elle ajouté.
Le dernier renouvellement du Master remontant à 2019, la 4e génération n’est pas attendue avant plusieurs années.
RENAULT MULTIPLIE LES PARTENARIATS
L’avenir du partenariat Renault-Daimler fait régulièrement l’objet d’interrogations, notamment depuis le départ de ses deux fondateurs, Carlos Ghosn et Dieter Zetsche. La nouvelle direction du groupe au losange affirme depuis de nombreux mois que de nouveaux projets sont dans les tuyaux, mais aucun ne s’est encore matérialisé.
Engagé lui aussi dans un plan d’économies, le groupe allemand a déjà décidé de quitter le programme de pick-up élaboré avec Renault et Nissan et de ne pas poursuivre le programme Twingo-Smart, tandis que la disgrâce du diesel a réduit ses approvisionnements en petits moteurs d’origine Renault, nourrissant les doutes sur le futur de la coopération franco-allemande.
Les ambitions initiales des synergies entre Daimler et Infiniti, la marque haut de gamme de Nissan, ont également été revues à la baisse au fil du temps, reflet de la difficulté de faire converger les projets d’un nom prestigieux du premium automobile avec les réalités de deux constructeurs plus généralistes.
Renault, pour sa part, multiplie actuellement les partenariats avec des tiers pour partager les coûts à un moment où l’industrie automobile est confrontée à d’importants investissements liés à la connectivité à bord et à l’électrification.
Il compte étoffer sa coopération avec Google dans le cockpit du futur, prépare une usine de batteries avec un partenaire – le coréen LG, le chinois Envision ou le français Verkor, selon les Echos. Il a également signé avec Lotus pour développer la marque Alpine ou encore avec Plug Power pour ses projets dans la pile à combustible.
Le segment des véhicules utilitaires a toujours été un parfait exemple de mécano industriel pour réaliser des économies d’échelle.
Ford Motor et Volkswagen AG ont annoncé l’an dernier leur intention de collaborer sur le développement de deux fourgons tandis que Stellantis NV, né le mois dernier de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, produit des véhicules pour Toyota et a encore au catalogue un grand fourgon Opel Movano fabriqué … sur la base du Renault Master.