Le directeur général de Renault, Luca de Meo, a prévenu jeudi que l’année 2021 s’annonçait encore difficile, notamment dans sa première partie avec l’épidémie de coronavirus et la pénurie de puces, après une année 2020 qui s’est soldée par la plus lourde perte nette du constructeur automobile français.
Luca de Meo, qui a pris les rênes du groupe au losange en juillet dernier, a donné un coup de volant stratégique, tournant le dos à l’ambitieuse croissance géographique engagée sous la houlette de son prédécesseur Carlos Ghosn pour donner la priorité aux modèles et aux pays les plus rémunérateurs.
Cette stratégie, conjuguée à une vaste restructuration pour réduire les coûts, a commencé à porter ses fruits au second semestre. Si Renault n’a pas donné de prévisions pour l’année en cours, il a indiqué qu’il pourrait atteindre son objectif d’économies de deux milliards d’euros dès la fin 2021, soit bien en avance sur l’objectif initial.
Vers 10h50, l’action Renault reculait de 4,93% à 37,83 euros, accusant la plus forte baisse du CAC 40, en hausse de 0,56% au même moment.
Le groupe a accusé l’an dernier une perte nette historique de 8,008 milliards d’euros imputable à la baisse de ses ventes sur fond d’épidémie de coronavirus et aux propres difficultés de son partenaire Nissan <7201.T>. C’est la deuxième année qu’il est dans le rouge, après -141 millions en 2019.
Le consensus des analystes interrogés par Refinitiv donnait une perte de 7,4 milliards d’euros pour 2020.
La contribution des entreprises associées, longtemps une des recettes du succès passé de Renault, a pesé pour 5,14 milliards d’euros, reflet pour l’essentiel des pertes du partenaire japonais Nissan.
« Après un premier semestre impacté par la Covid-19, le groupe a fortement redressé sa performance au second semestre. Ce résultat est le fruit des efforts de tous, de l’accélération réussie du plan de réduction des coûts fixes et d’une amélioration de notre politique de prix », a déclaré dans un communiqué Luca de Meo.
En 2020, Renault est ainsi parvenu à améliorer de cinq points son mix prix et produit, l’une des meilleures performances en la matière affichée par le groupe. Celui-ci entend redresser sa marge opérationnelle en la portant à plus de 3% d’ici 2023, après une marge négative de 0,8% en 2020 mais positive de 3,5% sur le seul second semestre de l’année passée.