Les Bourses européennes ont terminé en net repli lundi et Wall Street reculait à mi-séance, les craintes d’un ralentissement marqué de l’économie chinoise incitant au repli sur les emprunts d’Etat et sur le dollar tout en plombant le pétrole et les matières premières.
À Paris, le CAC 40 a perdu 2,01% (132,04 points) à 6.449,38 points, sa plus mauvaise clôture depuis le 15 mars. À Londres, le FTSE 100 a reculé de 1,88% et à Francfort, le Dax a abandonné 1,54%.
L’indice EuroStoxx 50 a cédé 2,15%, le FTSEurofirst 300 1,79% et le Stoxx 600 1,81%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones cédant près de 1% et le Standard & Poor’s 500 1,2% tandis que le Nasdaq Composite, moins exposé à la chute du prix du baril, limitait son repli à 0,3%.
Les marchés chinois ont vécu leur pire séance depuis février 2020, avec une chute de 5,13% pour l’indice SSE Composite de Shanghaï, le lancement d’une campagne massive de détection du COVID-19 dans l’un des plus grands quartiers de Pékin faisant craindre un nouveau confinement strict, et donc un violent coup de frein à l’activité économique.
Cette perspective inquiète d’autant plus que l’économie américaine risque de souffrir dans les prochains mois de la remontée rapide des taux d’intérêt que la Réserve fédérale semble désormais privilégier.
« Les confinements en Chine empirent. Cela ralentit la croissance économique globale et cela crée des difficultés pour les chaînes d’approvisionnement, ce qui va continuer d’alimenter l’inflation et de peser sur la croissance des bénéfices aux Etats-Unis », explique Christopher Grisanti, responsable de la stratégie actions de MAI Capital Management.
Face à ces facteurs et dans le contexte de la guerre en Ukraine, la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle française peine à influencer les marchés, d’autant qu’elle était déjà en grande partie intégrée dans les cours.
PÉTROLE
La crainte d’un ralentissement de la croissance mondiale qui pèserait sur la demande d’énergie favorise le repli des cours du pétrole, qui ont pourtant déjà cédé environ 5% la semaine dernière, un mouvement accentué par l’appréciation du dollar.
Le Brent abandonne ainsi 6,41% à 99,81 dollars le baril après un plus bas de deux semaines à 99,56 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 6,38% à 95,56 dollars.
VALEURS
En Europe, la chute du prix du baril et celle de nombreuses matières premières comme le cuivre (-3,45%) ou l’aluminium (-4,82%) ont pénalisé les valeurs de l’énergie, dont l’indice Stoxx a cédé 4,82% et celles des ressources de base (-5,97%).
À Paris, ArcelorMittal a chuté de 8,84%, la pire performance du CAC 40, TotalEnergies a abandonné 4,01% et Vallourec 7,81%.
Dans l’actualité des résultats, Philips affiche en clôture une baisse de 11,25% après des trimestriels inférieurs au consensus.
En hausse, Ubisoft a bondi de 9,5% après un bond de 11,2% vendredi en réaction aux informations de presse évoquant un intérêt de plusieurs groupes de capital-investissement.
LES INDICATEURS DU JOUR
En Allemagne, le climat des affaires s’est légèrement amélioré en avril selon l’enquête de l’institution Ifo, dont l’indice est remonté à 91,8 après 90,8 en mars.
CHANGES
Déjà favorisé par la perspective d’une hausse plus rapide des taux américains, le dollar profite à plein du regain d’aversion au risque: l’indice qui mesure ses fluctuations par rapport à un panier de devises de référence, en hausse de 0,56%, a atteint son plus haut niveau depuis plus de deux ans.
L’euro revient à 1,0706 dollar (-0,82%), au plus bas depuis mars 2020.
Le yuan chinois, en repli pour la troisième séance d’affilée, est lui revenu au plus bas depuis un an face au billet vert, malgré l’annonce par la Banque populaire de Chine d’une réduction des réserves de change obligatoires des banques.
TAUX
Le repli sur les valeurs refuges lié à la situation sanitaire en Chine s’est traduit par un repli marqué des rendements dans la zone euro: en fin de séance, celui du Bund allemand à dix ans reculait de plus de 13 points de base à 0,83%, pour revenir à son niveau du 14 avril, jour de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE).
Son équivalent français perdait alors 11 points à 1,309%.
Sur le marché américain, le rendement des bons du Trésor à dix ans cède plus de 14 points à 2,7622% et revient lui aussi à son niveau du 14 avril.