Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé jeudi une séance dominée par les publications de résultats et Wall Street affichait une progression soutenue à mi-séance, tandis que l’euro et les rendements obligataires de la zone euro montaient en réaction aux déclarations de la Banque centrale européenne (BCE).
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,75% (50,7 points) à 6.804,22, sa meilleure clôture depuis le 17 août, alors qu’à Londres, le FTSE 100 reculait de 0,18% et qu’à Francfort, le Dax abandonnait 0,06%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé sur une hausse de 0,31%, le FTSEurofirst 300 de 0,1% et le Stoxx 600 de 0,24%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street se rapprochait de ses records récents: le Dow Jones s’adjugeait 0,48%, le Standard & Poor’s 500 0,8% et le Nasdaq Composite 0,93%, tirés entre autres par Caterpillar (+3,51%), Merck (+5,15%) et Apple (+2,67%).
Les actions mondiales continuent ainsi de profiter du rebond plus rapide qu’attendu des profits des sociétés cotées, notamment aux Etats-Unis, qui l’emporte pour l’instant sur les signes de ralentissement du rythme de la reprise économique comme sur les inquiétudes suscitées par l’inflation.
La BCE, sans surprise, a laissé sa politique monétaire inchangée et sa présidente, Christine Lagarde, a confirmé que les décisions clés sur l’évolution de ses achats d’obligations seraient prises en décembre, mais ses déclarations sur l’inflation n’ont visiblement pas suffi à convaincre les marchés, qui n’excluent plus une hausse de taux avant fin 2022.
« Lagarde a tenté de contrer le ‘pricing’ des marchés en notant que l’analyse de la BCE ne validait pas leurs anticipations d’évolution des taux d’intérêt mais les marchés ont malgré tout jugé le ton général de la réunion relativement plus ‘faucon' », note Helen Anthony, gérante obligataire chez Janus Henderson.
VALEURS
En Europe, La plus forte hausse sectorielle du jour est pour le compartiment de l’alimentation et des boissons (+1,55%), emmené par le géant de la bière AB InBev, qui a bondi de 10,88% après avoir revu ses prévisions à la hausse.
Parmi les autres publications saluées par le marché figurent celles de Cap Gemini (+5,98%), STMicroelectronics (+6,41%) et Dassault Systèmes (+6,08%), qui forment le trio de tête du CAC 40.
Dans le rouge, Volkswagen a perdu 4,47% après avoir réduit sa prévision de livraisons de véhicules en raison de la pénurie de semi-conducteurs. Affecté lui aussi, Stellantis a cédé 1,2% malgré la confiance affichée sur sa rentabilité.
TAUX
Les rendements de référence de la zone euro ont amplifié leur hausse pendant la conférence de presse de Christine Lagarde, celui du Bund allemand à dix ans prenant jusqu’à plus de cinq points de base pour monter à -0,1%, avant de finir la journée à -0,144%.
Le marché obligataire américain, une fois n’est pas coutume, emboîte le pas de l’européen: le rendement des bons du Trésor à dix ans prenait un peu moins de deux points à 1,5466% au moment de la clôture en Europe.
LES INDICATEURS DU JOUR
L’indicateur économique américain le plus attendu du jour est pourtant ressorti inférieur aux attentes: la croissance du produit intérieur brut (PIB) a ralenti à 2,0% en rythme annualisé au troisième trimestre en première estimation alors que le consensus tablait sur 2,7%.
Les inscriptions au chômage, elles, sont revenues la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis mars 2020, à 281.000.
En Europe, l’inflation en Allemagne s’est encore accentuée en octobre selon la première estimation officielle, à 4,6% sur un an.
CHANGES
L’euro profite de cette accélération de la hausse des prix en Allemagne mais surtout des déclarations de Christine Lagarde: il s’apprécie de 0,73% face au dollar à 1,1689, au plus haut depuis près d’un mois.
Le billet vert cède du terrain face à l’ensemble des grandes devises (-0,55%), un repli amplifié par l’approche de la fin du mois et celle de la réunion de la Réserve fédérale, mardi et mercredi prochains.
Le yen s’apprécie mais reste proche de ses récents plus bas après le statu quo sans surprise de la Banque du Japon, qui a ramené à zéro sa prévision d’inflation pour l’exercice budgétaire à mars 2022.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont tombés à leur plus bas niveau depuis deux semaines après l’annonce de la reprise d’ici fin novembre des discussions directes entre l’Iran et les pays européens sur le programme nucléaire iranien et celle d’une augmentation plus importante qu’anticipé des stocks aux Etats-Unis.
Le Brent abandonne 0,98% à 83,75 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,79% à 82,01 dollars.