Les principales Bourses européennes cèdent du terrain en début de séance vendredi, la prudence de mise avant le week-end s’ajoutant aux incertitudes du moment, sur l’après-Brexit et la relance budgétaire aux Etats-Unis principalement, et au revers subi par Sanofi et GlaxoSmithKline dans le développement de leur vaccin contre le coronavirus.
À Paris, le CAC 40 perd 0,96% à 5.496,33 points à 09h15 GMT. A Londres, le FTSE 100 abandonne 0,86% et à Francfort, le Dax recule de 1,01%.
L’indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,97%, le FTSEurofirst 300 de 1,05% et le Stoxx 600 de 0,86%.
Ce dernier affiche pour l’instant une baisse de 1,1% sur la semaine et le CAC 40 un repli de 2% après quatre semaines consécutives de hausse.
Leur recul s’explique notamment par la déception liée aux annonces de Sanofi et GlaxoSmithKline sur le retard pris par le développement de leur vaccin contre le coronavirus, qui occulte le feu vert donné par un comité d’experts indépendants de la Food and Drug Administration (FDA) américaine à celui de Pfizer-BioNTech.
Deux autres gros points de blocage continuent par ailleurs de peser sur la tendance: la relance budgétaire aux Etats-Unis d’une part, les négociations commerciales entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne d’autre part.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a ainsi évoqué jeudi soir une “forte possibilité” d’une rupture sans accord avec l’UE. Et à Washington, Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, a laissé entendre que les pourparlers sur la relance pourraient se prolonger au-delà de Noël.
Elément supplémentaire incitant à la prudence: les informations de Reuters selon lesquelles la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi a été tendue, les “faucons” ayant plaidé pour limiter les efforts supplémentaires de soutien aux marchés.
VALEURS
Tous les grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le rouge, les replis les plus marqués étant pour celui des télécommunications, dont l’indice Stoxx perd 2,33% et pour celui des banques, qui abandonne encore 1,88% après -2,05% jeudi.
A Paris, BNP Paribas cède 1,14% et Société générale 1,85%.
Le compartiment des télécoms souffre notamment de la chute de 6,7% d’Ericsson: le groupe suédois a annoncé porté plainte contre Samsung aux Etats-Unis en expliquant que ce litige devrait peser sur ses résultats financiers.
La plus forte baisse du CAC 40 est pour Sanofi, qui perd 3,09% après le revers subi par son vaccin expérimental contre le COVID-19, tandis qu’à Londres, son partenaire GSK parvient à grappiller 0,07%, grâce à la faiblesse de la livre sterling.
A la hausse, le groupe de recrutement et d’intérim Randstad prend 5,89% après avoir dit tabler sur une reprise plus rapide qu’anticipé initialement.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a terminé en baisse de 0,39%, les incertitudes du moment ayant pesé sur la tendance. Sur la semaine, le Nikkei a perdu 0,37%, son premier repli hebdomadaire après cinq semaines consécutives de hausse.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai a fini sur un recul de 0,77% et le CSI 300 a abandonné 1,03%. Tous deux enregistrent leur plus forte baisse hebdomadaire en cinq semaines (-2,79% pour le SSE Composite) sur fond de tension diplomatique avec les Etats-Unis. Jeudi, la Federal Communications Commission (FCC) américaine a lancé le processus de révocation de la licence de China Telecom.
A WALL STREET
Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l’instant une ouverture proche de l’équilibre pour le Dow Jones et le Standard & Poor’s 500 et en repli de 0,2% environ pour le Nasdaq.
Jeudi, la Bourse de New York a fini dans le désordre dans l’attente de progrès tangibles vers un nouveau plan de relance budgétaire aux Etats-Unis face à une crise persistante illustrée par la hausse des inscriptions au chômage.
Le Dow Jones a perdu 69,55 points (-0,23%) à 29.999,26, le S&P-500 a cédé 4,72 points, soit 0,13%, à 3.668,1 et le Nasdaq Composite a gagné 66,86 points (0,54%) à 12.405,81.
L’action Airbnb s’est quant à elle envolée pour sa première journée de cotation, donnant à la plate-forme de location de logement de courte durée une valorisation d’environ 100 milliards de dollars. Le titre a fini à 144,71 dollars alors que le prix de l’offre de vente (IPO) avait été fixé à 68 dollars.
TAUX
Le regain d’aversion au risque fait reculer les rendements des emprunts d’Etat, qui avaient progressé jeudi après les annonces de la BCE: celui du Bund allemand à dix ans cède autour de 2,5 point de base à -0,624% et son équivalent français 0,2% retombe à -0,3771%.
Le dix ans américain, à 0,8915%, amplifie la baisse entamée jeudi en réaction à la forte demande suscitée par une adjudication à 30 ans.
CHANGES
Le dollar profite de son statut de valeur refuge face aux autres grandes devises internationales (+0,08%) et affiche pour l’instant une légère progression sur la semaine, sa première performance positive après trois semaines consécutives de baisse.
La livre sterling, elle, continue de souffrir des craintes d’un échec des négociations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union européenne: elle cède près de 0,6% face au dollar et 0,5% face à l’euro.
PÉTROLE
Passé dans le vert en début de séance, le marché pétrolier est désormais revenu à l’équilibre, rattrapé lui aussi par le réflexe de prudence à l’approche du week-end.
Le Brent est stable à 50,29 dollars le baril après un pic à 50,74 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,19% à 46,87 dollars après être monté à 47,29.