Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent lundi à mi-séance, la hausse des rendements obligataires et des anticipations d’inflation continuant d’alimenter les craintes d’un resserrement monétaire progressif.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,5% pour le Dow Jones, de 0,7% pour le S&P-500 et de 1,3% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 recule de 0,52% à 5.743,74 points vers 11h17 GMT après un plus bas de dix jours à 5.703,5 points. À Francfort, le Dax cède 0,56% et à Londres, le FTSE abandonne 0,54%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300, l’EuroStoxx 50 de la zone euro et le Stoxx 600 perdent chacun autour de 0,7%.
Les actions souffrent de nouveau de la hausse des rendements obligataires suscitée par les craintes qu’une normalisation de la vie économique entraînent une remontée incontrôlée de l’inflation.
Le président de la Réserve fédérale, Jérôme Powell, sera entendu par le Congrès américain mardi et mercredi lors d’auditions concernant le rapport semestriel de politique monétaire et devrait réitérer son engagement à maintenir une politique très accommodante tandis que son homologue à la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, devrait adopter un ton similaire lors d’une conférence organisée lundi par le Parlement européen.
Si les considérations sur l’inflation l’emportent sur l’optimisme croissant concernant le déploiement de vaccins et la relance de l’économie, les marchés ont néanmoins réduit leurs pertes après la publication d’une amélioration plus marquée que prévu du climat des affaires en Allemagne selon l’enquête de l’institut Ifo, dont l’indice remonte en février à 92,4 après 90,3 en janvier.
En Grande-Bretagne, le Premier ministre Boris Johnson va présenter ce lundi un plan de déconfinement progressif, profitant de l’une des campagnes de vaccination les plus rapides au monde.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Les valeurs de croissance, technologiques en tête, pourraient une nouvelle fois souffrir de la hausse des rendements obligataires.
Boeing reculait de 3,4% dans les échanges en avant-Bourse après avoir recommandé aux compagnies aériennes de suspendre l’utilisation des 777 équipés de moteurs Pratt & Whitney 4000 à la suite d’un incident sur un appareil de la compagnie United Airlines ce week-end à Denver.
Raytheon Technologies, maison-mère du motoriste Pratt & Whitney, perdait 3% en avant-Bourse.
VALEURS EN EUROPE
L’ensemble des secteurs sont à la baisse à l’exception de celui des transports et loisirs dont l’indice Stoxx gagne 1,98%, à un pic d’un an, à la perspective d’un assouplissement des restrictions sanitaires.
L’équipementier automobile Faurecia perd 2,92% après la publication de résultats en baisse en 2020, impacté par la crise du COVID-19.
Son concurrent allemand Continental cède 2,49% après avoir annoncé vendredi qu’il ne verserait pas de dividende au titre de 2020 et qu’il s’attendait à une perte annuelle.
A la hausse, Icade avance de 3,96% après avoir annoncé des résultats annuels supérieurs aux attentes et dit prévoir une hausse de son cash flow net courant et de son dividende cette année.
TAUX/CHANGES
Sur le marché obligataire, le 10 ans américain a inscrit en séance un plus haut d’un an à 1,394% avant de revenir à 1,3687%. En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans se stabilise à -0,31% après être passé sous -0,3% en début de séance pour la première fois depuis juin.
De son côté, le dollar est quasi-inchangé face aux autres grandes devises (-0,05%) après être tombé à son plus bas niveau depuis près de trois ans face à la livre sterling et au dollar australien. L’euro prend 0,1%, à 1,213 dollar.
PÉTROLE
Le marché pétrolier profite du retour très progressif à la normale de la production dans les régions américaines touchées par la vague de froid de la semaine dernière, une lenteur qui alimente les craintes de tension sur l’offre.
Le Brent gagne 0,57% à 63,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,69% à 59,65 dollars.
MÉTAUX
Le cours de cuivre a dépassé la barre des 9.000 dollars la tonne pour la première fois en neuf ans, grâce à un dollar plus faible et à l’espoir d’un rebond de la demande en Chine, principal consommateur de ce métal industriel.
Le contrat à échéance trois mois du cuivre sur le London Metal Exchange a atteint un pic depuis septembre 2011 à 9.269,50 dollars la tonne.
« Avec la hausse des matières premières, nous avons encore un autre rappel de la hausse potentielle de l’inflation qui, selon beaucoup, pourrait mettre un terme plus tôt que prévu aux politiques monétaires accommodantes », a déclaré IG dans une note.