Les Bourses européennes, à l’exception de Londres, ont terminé en hausse mercredi après cinq séances consécutives de repli, mais Wall Street évoluait dans le rouge à mi-parcours, dans l’attente de la publication dans la soirée du communiqué de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine avant ceux de la Banque centrale européenne et de la Banque d’Angleterre jeudi, puis de la Banque du Japon le lendemain.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,47% à 6.927,63 points. Le Footsie britannique, pénalisé par les valeurs minières, a fini en revanche en repli de 0,66%. Le Dax allemand a pris pour sa part 0,15%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,37%, le FTSEurofirst 300 de 0,22% et le Stoxx 600 de 0,26%.
La tendance haussière en Europe, après cinq séances de repli – du jamais vu depuis mars 2020 pour le Stoxx 600 – a été soutenue par le rebond du secteur technologique (+1,34%) qui avait particulièrement souffert dans les précédentes séances des anticipations de hausse des taux d’intérêt.
Les gains sont toutefois modestes dans l’attente de la publication jeudi des décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BoE), tandis que celle de la Banque du Japon est prévue vendredi.
Les marchés anticipent l’annonce par la BCE d’un arrêt en mars de son programme d’achats d’obligations PEPP lancé en urgence en mars 2020 face à la pandémie et une augmentation temporairement du volume d’achats du programme « historique » APP.
Au Royaume-Uni, la hausse de l’inflation, qui a atteint sur un an en novembre 5,1%, un pic de dix ans, alimente les spéculations sur un relèvement des taux de la BoE.
Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) publiera à 19h00 GMT un communiqué, qui sera suivi, une demi-heure plus tard, d’une conférence de presse de son président, Jerome Powell, à l’issue de deux jours de débats.
La Fed devrait annoncer une accélération de son programme de réduction des achats d’actifs, prélude à un relèvement de ses taux d’intérêt l’an prochain, face à une inflation au plus haut depuis près de 40 ans.
Les craintes sur l’inflation sont d’autant plus vives outre-Atlantique que la publication mardi de l’indice des prix à la production a montré qu’ils avaient bondi de 9,6% sur un an en novembre à un sommet de 11 ans.
La hausse moins forte que prévu des ventes au détail en novembre par rapport à octobre (+0,3% contre +1,7%), annoncée ce mercredi, ne devrait en outre pas remettre en cause le scénario d’une reprise soutenue de l’économie américaine car la forte augmentation de cette statistique en octobre est probablement liée à des achats anticipés de fêtes de fin d’année par craintes de pénurie.
L’activité manufacturière dans la région de New York a affiché par ailleurs une hausse plus prononcée que prévu au mois de décembre.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, outre le compartiment de la technologie, la hausse a été tirée par les secteurs défensifs comme l’immobilier (+0,52%) et celui des services aux collectivités (« utilities ») (+0,95%). A l’opposé, les ressources de base (-1,65%), l’énergie (-1,27%) et la distribution (-1,91%) ont terminé dans le rouge.
À Londres, Rio Tinto, BP et Royal Dutch Shell ont cédé respectivement 2,24%, 1,99% et 1,55%.
Dans l’actualité des fusions-acquisitions, Veolia (+2,27%) a profité du feu vert sous conditions de la Commission européenne à son projet de rachat de Suez.
En Italie, la banque en difficulté Carige a bondi de 13,65% à la faveur de la présentation d’une offre de rachat de BPER Banca (+6,08%).
A la baisse, les résultats trimestriels du groupe suédois d’habillement H&M (-2,8%) ont déplu aux investisseurs, tout comme ceux de son concurrent espagnol Inditex (-5,21%).
IAG, la maison mère de British Airways, a perdu 5,10% après l’annonce de l’abandon du projet de rachat d’Air Europa à l’espagnol Globalia.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,31%, le Standard & Poor’s 500 de 0,47% et le Nasdaq de 1,04%.
Le S&P-500 est plombé notamment par la baisse du compartiment énergétique, en repli de 1,91% dans le sillage d’une nouvelle contraction des cours du pétrole. Chevron abandonne 1,3%.
Côté hausse, le laboratoire pharmaceutique Eli Lilly bondit de 8,1% à la faveur du relèvement de ses prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfice pour cette année.
CHANGES
L' »indice dollar », qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, est quasiment stable avant l’annonce des décisions de la Fed.
L’euro, pratiquement inchangé face au billet vert, se traite à 1,1261 dollar.
La livre sterling, qui avait gagné jusqu’à 0,4% face au dollar, à 1,3282, à la suite de la publication des chiffres de l’inflation britannique en novembre, a ensuite effacé l’ensemble de ses gains à la clôture des Bourses européennes, en raison de doutes sur la décision de politique monétaire jeudi de la Banque d’Angleterre au regard de la situation sanitaire au Royaume-Uni.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans aux Etats-Unis est lui aussi quasiment inchangé, à 1,4428%, l’attentisme prédominant avant les décisions de la Fed.
Celui du Bund allemand à dix ans et celui de son équivalent français de même échéance ont également fini sans grand changement à respectivement -0,362% et -0,014%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier poursuit son repli et se dirige vers une troisième séance consécutive dans le rouge, en raison des doutes sur la demande mondiale, conjuguée à un risque d’offre excédentaire.
Le baril de Brent perd 1% à 72,98 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate (WTI) recule de 1,16% à 69,91 dollars.