Les Bourses européennes ont terminé vendredi en baisse en terme d’une séance très hésitante en lendemain des annonces de la Réserve fédérale, qui font reculer le dollar mais soutiennent Wall Street.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,26% à 5.002,94 points après avoir oscillé entre 4.970,64 et 5.031,53. Le Footsie britannique a perdu 0,61% et le Dax allemand a cédé 0,48%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,47%, le FTSEurofirst 300 de 0,5% et le Stoxx 600 a lâché 0,52%.
Sur la semaine, le Stoxx 600 a toutefois gagné 1% et le CAC 40 2,18%.
Au moment de la clôture en Europe, les trois indices phares de Wall Street étaient dans le vert, le S&P-500 s’offrant sa septième séance de hausse consécutive grâce à de bons indicateurs économiques et à la perspective du maintien prolongé d’un environnement de taux bas.
Les actions américaines profitent en effet de la nouvelle stratégie dévoilée jeudi par la Fed, qui prévoit une plus grande flexibilité sur l’inflation afin de pouvoir se concentrer sur l’emploi.
“Cette annonce laisse augurer une longue période sans hausse des taux. C’est donc un discours important dans la mesure où il fixe un cap clair pour au moins les deux prochaines années. Tout pour la croissance, l’inflation devient une variable secondaire”, explique Emmanuel Auboyneau, gérant associé d’Amplegest.
La nouvelle stratégie de la Fed n’a toutefois pas suffi à faire monter les actions en Europe, où les investisseurs ont pris connaissance dans la matinée de la dégradation surprise du moral des ménages allemands à l’approche du mois de septembre, qui sème le doute sur le rythme de reprise.
L’indice du sentiment du consommateur a reculé à -1,8 selon l’enquête mensuelle de l’institut GfK, contre -0,2 en août, alors que le consensus le donnait à +0,2.
Aux Etats-Unis, les chiffres du jour sont plus encourageants: les dépenses de consommation des ménages ont augmenté plus que prévu en juillet (+1,9%) renforçant les attentes d’une reprise économique solide au troisième trimestre même si l’élan devrait s’essouffler avec la persistance de l’épidémie de coronavirus et l’épuisement des mesures de relance budgétaire.
Le moral des ménages américains mesuré par l’indice de l’Université du Michigan s’est en outre amélioré plus nettement qu’estimé initialement en août, remontant à 74,1 après 72,5 en juillet et une première estimation à 72,8 il y a deux semaines.
CHANGES
La perspective de taux bas pour plusieurs années affecte le dollar, qui perd 0,76% face à un panier de devises de référence dont l’euro, revenu au-dessus de 1,19 dollar (+0,69%).
Le yen bénéficie par ailleurs de l’annonce de la prochaine démission du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, pour des raisons de santé, qui suscite des interrogations sur l’avenir de la politique économique expansionniste menée par Tokyo.
“La politique de la Banque du Japon et les achats d’obligations du gouvernement japonais ont été l’une des pierres angulaires de la politique du Japon au cours des cinq ou six dernières années. Pour tout nouveau Premier ministre, la question sera de savoir si le gouvernement peut faire plus en termes de relance. Les politiques budgétaires et fiscales seront très attendues sur les marchés”, a déclaré Paul Brein chez BNY Mellon IM.
Le yen grimpe de 1,15% face au dollar, à 105,32 pour un dollar, au plus haut depuis plus d’une semaine.
VALEURS EN EUROPE
La plupart des indices sectoriels européens ont reculé, avec un repli marqué pour le secteur de la technologie (-0,77%), qui a souffert de prises de bénéfice après une progression spectaculaire ces derniers mois.
L’évolution initiale du marché obligataire après les annonces de la Fed a profité aux banques, dont l’indice Stoxx a gagné 1,7%.
A Paris, Société générale, Crédit agricole et BNP Paribas occupent les trois premières places du CAC 40 avec des gains compris entre 3,09% et 3,60%.
L’allemand Bayer a perdu 2,67% à Francfort après avoir reconnu la présence d’”obstacles” dans la mise en oeuvre de l’accord de 11 milliards de dollars conclu aux Etats-Unis pour mettre fin aux procédures lancées contre son herbicide Roundup.
TAUX
Les rendements obligataires reculent après avoir été soutenus par les annonces de la Réserve fédérale.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini la journée en baisse à -0,405% après avoir atteint un pic de plus de deux mois à -0,372%. Son équivalent américain revient à 0,7162% après avoir touché en séance un plus haut depuis le 10 juin à 0,789%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent un peu, le passage de l’ouragan Laura au coeur de l’industrie pétrolière américaine n’ayant pas causé de dégâts importants.
Le Brent perd 0,13% à 45 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule sous 43 dollars (-0,07%).