Euronext a annoncé lundi qu’il allait utiliser d’ici 2024 la plateforme de l’opérateur boursier Borsa Italiana, dont il a finalisé le rachat en avril dernier, pour la compensation de toutes ses transactions, au détriment du London Stock Exchange (LSE), ce qui va permettre à l’Union européenne de réduire sa dépendance vis-à-vis de Londres pour ces activités financières cruciales à la suite du Brexit.
A l’heure actuelle, LCH assure la majeure partie de la compensation d’Euronext, qui n’a pas été en mesure de racheter cette filiale du LSE.
Ces liens étroits avec LCH, contrôlé depuis le Brexit par un groupe désormais situé en dehors de l’Union européenne, n’étaient pas aussi intéressants que le développement de la compensation en interne, a déclaré à Reuters le directeur général d’Euronext, Stéphane Boujnah.
Les opérateurs boursiers cherchent depuis longtemps à avoir la main sur les services de compensation pour accroître leur revenus.
« Euronext se trouve dans une situation très étrange, étant la seule Bourse de sa taille à ne pas avoir le contrôle de sa chambre de compensation », a déclaré Stéphane Boujnah.
Bien qu’Euronext ne représente qu’une « petite partie » de l’activité de LCH en France, l’opérateur paneuropéen – qui exploite notamment la Bourse de Paris, de Bruxelles et d’Amsterdam – versera une indemnité de rupture au concurrent britannique.
Cette initiative devrait être bien accueillie par l’Union européenne, qui cherche à renforcer l' »autonomie » du marché des capitaux du bloc monétaire et à mettre fin à la dépendance vis-à-vis du centre financier britannique depuis le Brexit.
Euronext, qui a dévoilé sa nouvelle stratégie triennale, entend se concentrer sur l’augmentation de « l’ambition » dans les activités de négociation et de compensation, a indiqué Stéphane Boujnah. « Nous n’atteignons pas un plateau, nous sommes à un nouveau départ », a-t-il dit. Il est probable qu’aucune acquisition ne soit réalisée dans les mois à venir, a ajouté le patron d’Euronext, qui envisage cependant des opérations ciblées à « forte valeur ajoutée » « dès que possible ».
Le groupe Euronext table sur une croissance de chiffre d’affaires de 3% à 4% par an jusqu’en 2024 par rapport à 2020, et sur une croissance annuelle moyenne de l’Ebitda de 5% à 6%.