Les Bourses européennes, à l’exception de Londres, ont terminé en baisse vendredi tandis que Wall Street évoluait également dans le rouge à mi-séance au terme d’une semaine marquée par des annonces de grandes banques centrales qui ouvrent globalement la voie à une politique monétaire moins accommodante alors que les inquiétudes sur la propagation du variant Omicron ne faiblissent pas.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 1,12% à 6.926,63 points. Le Footsie britannique a en revanche grignoté 0,13%. Le Dax allemand a abandonné 0,67%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,96%, le FTSEurofirst 300 de 0,56% et le Stoxx 600 de 0,56%.
Sur l’ensemble de la semaine l’indice parisien a reflué de 0,93% et le Stoxx 600 de 0,35%, leurs replis hebdomadaires les plus marqués depuis la semaine s’achevant au 26 novembre.
La tendance baissière en Europe comme aux Etats-Unis est tirée par le compartiment technologique, particulièrement sensible à une évolution des taux, et par le secteur de l’énergie, en raison des craintes sur la demande de brut au regard de la situation sanitaire.
Après la décision mercredi de la Réserve fédérale de doubler le montant de la réduction de ses achats d’obligations, prélude à trois hausses des taux d’intérêt d’ici la fin 2022, la banque d’Angleterre est devenue jeudi la première des principales banques centrales du monde à augmenter le coût du crédit depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Si la Banque centrale européenne (BCE) s’est montrée pour sa part moins déterminée à tourner la page de son soutien à l’économie, sa présidente, Christine Lagarde, n’a toutefois pas exclu une hausse de taux en 2022.
Dernière grande banque à annoncer sa décision de politique monétaire, la Banque du Japon a déclaré vendredi qu’elle réduirait ses aides d’urgence tout en restant accommodante.
Au tour de vis des principales banques centrales s’ajoutent les inquiétudes liées au variant Omicron du coronavirus qui pourrait devenir dominant dans plusieurs pays européens d’ici la fin de l’année, alors que les mesures de restrictions se multiplient parallèlement, constituant une menace pour la croissance mondiale.
Une étude de l’Imperial College à Londres montre que le risque d’une recontamination par Omicron est cinq fois plus élevée qu’avec le variant Delta.
VALEURS EN EUROPE
A Paris, STMicroelectronics a perdu 1,26% dans le sillage du repli du secteur technologique (-0,73%). Ailleurs en Europe, Infineon et ASML ont reflué respectivement de 0,85% et 2,04%.
Côté hausse, Airbus a avancé de 1,69% à la faveur d’une commande géante de 100 avions de la famille A320neo par Air France-KLM (+1,76%).
La société de biopharmacie Genfit a bondi de 40,78% après l’annonce d’un partenariat stratégique avec Ipsen (-8,05%) sur son médicament expérimental elafibranor.
A Milan, la banque Carige a cédé 7,19%, son principal actionnaire ayant rejeté la proposition de rachat soumise par BPER (-0,17%).
Sur le plan sectoriel, l’automobile a reflué de 2,66% après la publication des données de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) qui montrent une baisse de 17,5% des nouvelles immatriculations en Europe en novembre sur fond de pénurie mondiale des semi-conducteurs.
L’énergie a abandonné 1,73% dans le sillage du repli des cours pétroliers dans un contexte de craintes pour la demande.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 1,13%, le Standard & Poor’s 500 de 0,64% et le Nasdaq de 0,2%.
Les grandes valeurs technologiques pèsent sur la tendance dans la perspective d’un relèvement des taux d’intérêt aux Etats-Unis l’an prochain
Apple, Meta Platforms, Amazon et Microsoft perdent entre 0,2% et 1,2%. L’indice sectoriel des « techs » sur le S&P-500 fléchit de 0,7%.
Côté fusions-acquisitions, Oracle chute de 5,4% après une information de presse selon laquelle le géant américain des logiciels professionnels est en discussions pour racheter Cerner (+12,1%), un spécialiste des infrastructures médicales, pour 30 milliards de dollars (26,5 milliards d’euros).
Le groupe de messagerie Fedex bondit de 5,4%, pour sa part, après avoir rétabli jeudi sa prévision de bénéfice pour 2022, malgré des pénuries persistantes de main-d’oeuvre.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le taux d’inflation dans la zone euro a atteint 4,9% sur un an en novembre, son plus haut niveau, toujours sous l’effet de la hausse des prix de l’énergie, montrent les chiffres publiés vendredi par Eurostat, qui confirment sa première estimation.
L’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne est pour sa part ressorti en baisse en décembre, sous l’effet des goulets d’étranglement de l’offre et des restrictions instaurées contre le COVID-19.
CHANGES
Sur le marché des changes, l’indice dollar , qui mesure l’évolution du billet vert face à de grandes devises, repart à la hausse (+0,33%) après avoir cédé 0,5% jeudi à la suite de la décision de la Banque d’Angleterre de relever ses taux d’intérêt.
L’euro, en repli de 0,49%, se traite à 1,1272.
La livre sterling est également en baisse face au dollar (-0,41%) après avoir profité jeudi des annonces de la Banque d’Angleterre.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans recule de quatre points de base à 1,3817%, les investisseurs digérant les dernières annonces des banques centrales.
Le taux du Bund allemand de même échéance a fini en repli de 2,6 points de base à -0,372%, tandis que son équivalent français a abandonné 3,3 points à -0,024%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent et s’acheminent vers un repli supérieur à 1% sur l’ensemble de la semaine alors que l’augmentation des contaminations par le variant Omicron du coronavirus fait craindre que d’éventuelles nouvelles restrictions n’affectent la demande de brut.
Le Brent perd 2,17%, à 73,39 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,04% à 70,89 dollars le baril.