Les Bourses européennes ont globalement fini en ordre de baisse mardi, les inquiétudes sur la reprise économique liées à la persistance du risque sanitaire ayant entraîné un nouvel accès d’aversion au risque.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,39% à 5.945,3 points. Le Footsie britannique a cédé 0,4% et le Dax allemand a grappillé 0,03%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,18%, le FTSEurofirst 300 de 0,16% et le Stoxx 600 de 0,2%.
Au moment de la clôture, l’indice Nasdaq baissait de 0,3% tandis que le S&P-500 et le Dow Jones étaient proches de l’équilibre.
Très attendue par les acteurs du marché, l’audition par la commission des Services financiers de la Chambre des représentants de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, et de Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, n’a pour l’instant pas apporté d’élément nouveau quant aux perspectives économiques aux Etats-Unis ou à la politique monétaire de la Fed.
Jerome Powell a une nouvelle fois dit qu’il s’attendait à une accélération de l’inflation cette année, mais que celle-ci ne serait que passagère.
La baisse des marchés a été alimentée par le prolongement des mesures de confinement jusqu’au 18 avril en Allemagne, qui risque de plomber la fragile reprise économique de l’Europe, et par la montée des tensions diplomatiques et économiques entre la Chine et plusieurs pays occidentaux autour de la question des droits humains dans la région du Xinjiang.
« Les craintes d’une nouvelle vague en Europe continentale font craindre que plusieurs pays ne puissent relancer leurs économies aussi tôt qu’attendu. L’ambiance n’est pas exécrable mais il y a un sentiment de fatigue », a déclaré David Madden, analyste de marché chez CMC Markets.
VALEURS
La crainte de voir la situation sanitaire empêcher une reprise de l’activité du transport aérien et du tourisme cet été a plombé les valeurs du secteur: leur indice Stoxx de référence perdant 1,23%, ADP, EasyJet et TUI entre 2,42% et 5,96%.
Le compartiment automobile (-2,66%) a été pénalisé de son côté par les prévisions pessimistes de Volvo (-7,04%), qui s’attend à voir la pénurie de composants électroniques peser lourdement sur sa production.
La baisse des cours du pétrole a affecté notamment BP (-3,74%), Royal Dutch Shell (-3,27%) et TechnipFMC (-0,84%)
Parmi les hausses notables du jour à Paris, EssilorLuxottica a gagné 1,6%, en tête du CAC 40, après le feu vert européen au rachat pour 7,2 milliards d’euros du groupe néerlandais d’optique GrandVision (+1,53%).
TAUX
Sur le marché des emprunts d’Etat américain, le rendement des Treasuries à 10 ans cède près de quatre point de base à 1,647%.
Son équivalent allemand a fini en baisse à -0,341% après avoir touché un creux d’environ deux semaines en séance à -0,357%.
CHANGES
Profitant du regain d’aversion au risque, l’indice dollar, qui mesure les variations du billet vert face à un panier de devises internationales, avance de 0,56%, proche d’un plus haut de deux semaines.
L’euro recule à 1,186.
La livre sterling a atteint son plus bas niveau depuis six semaines face au dollar alors que les dirigeants européens doivent débattre jeudi de l’éventualité d’une interdiction des exportations de vaccins de l’UE vers la Grande-Bretagne, qui dépend largement des importations pour sa campagne de vaccination.
La devise britannique cède 0,63% sous 1,38 dollar.
PÉTROLE
Les cours du pétrole perdent près de 4% en raison des craintes des effets sur la demande du durcissement des restrictions sanitaires et de la lenteur de la vaccination en Europe.
Le Brent se traite à 62,21 dollars et le brut léger américain (West Texas Intemediate, WTI) à 59,04 dollars.
LES INDICATEURS DU JOUR
Sur un plan macroéconomique, le déficit courant des Etats-Unis a atteint l’an dernier son plus haut niveau depuis 12 ans avec l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les échanges de biens et de services.