Les Bourses européennes ont enchaîné mardi une cinquième séance consécutive de baisse, tandis que Wall Street évoluait également dans le rouge à mi-parcours, les marchés d’actions étant pénalisés par l’attente des décisions de plusieurs grandes banques centrales cette semaine et un regain d’inquiétudes sur le variant Omicron du coronavirus.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,69% à 6.895,31 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,07% et le Dax allemand 1,08%.
L’indice EuroStoxx 50 a fléchi de 0,74%, le FTSEurofirst 300 de 0,66% et le Stoxx 600 de 0,71%.
La Réserve fédérale américaine (Fed) doit débattre ce mardi et mercredi d’une accélération de la réduction de ses achats de titres sur les marchés dans un contexte d’inflation élevée, ce qui pourrait se traduire par un premier relèvement de ses taux d’intérêt l’an prochain depuis le début de la crise sanitaire.
Les décisions de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE) sont, elles, attendues jeudi et celle de la Banque du Japon le vendredi.
Les marchés anticipent l’annonce par la BCE d’un arrêt en mars de son programme d’achats d’obligations PEPP lancé en urgence en mars 2020 face à la pandémie et une augmentation temporairement du volume d’achats du programme « historique » APP.
Sur le plan sanitaire, la Grande-Bretagne se prépare à quatre semaines « très difficiles », tandis qu’aux Pays-Bas, les écoles pourraient fermer avec une semaine d’avance pour les vacances de Noël.
En Chine, dans la région du Zhejiang, l’un des principaux pôles industriels du pays, plusieurs entreprises ont interrompu leurs activités à la demande des autorités pour tenter de contrer une résurgence du COVID-19.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le compartiment matières premières, qui a avancé de 1,38%, à contre-courant de la tendance générale, a été tiré par la hausse des cours de l’aluminium. ArcelorMittal, deuxième plus forte hausse du Stoxx 600, a bondi de 8,1% après l’annonce d’un plan de rachat de dette.
Le secteur technologique (-2,1%) a en revanche accusé le plus important repli du Stoxx 600, dans le sillage du reflux des valeurs du numérique à Wall Street, particulièrement sensibles à une hausse des taux.
Côté fusions et acquisitions, BT Group a perdu 4,2% à Londres. L’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi a annoncé avoir porté sa participation dans l’opérateur télécoms à 18% tout en assurant ne pas avoir l’intention de lancer une offre sur le solde de sa cible.
Le groupe suisse Vifor Pharma a grimpé de 12,6% après la confirmation d’une offre d’achat de l’australien CSL qui le valorise un peu plus de 10 milliards d’euros.
Dans le secteur bancaire, UniCredit (+4,08%) a profité d’un relèvement d’objectif de cours de la part de HBSC.
Le comparateur en ligne d’hébergements Trivago NV (-8,1%) a fait état d’un bond d’environ 35% des annulations de voyages à l’approche des fêtes sur fond de pandémie.
Ailleurs en Europe, la société norvégienne de robotique AutoStore Holdings a chuté de 13,3% après l’annonce d’une décision de justice favorable à Ocado Group (+5,4%) portant sur des brevets.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,31%, le Standard & Poor’s 500 de 1,1% et le Nasdaq de 1,8%, pénalisé principalement par la publication des chiffres des prix à la production aux Etats-Unis, qui suggèrent une accélération de l’inflation.
Une heure avant l’ouverture de Wall Street, la publication de cette statistique, qui a creusé les pertes des contrats à terme sur indices, a montré que les prix à la production aux Etats-Unis avaient continué d’augmenter en novembre, de 0,8% sur un mois et de 9,6% en rythme annuel, le niveau le plus élevé depuis 2010.
Sur le plan sectoriel, le compartiment technologique (-2,22%) évolue à contre-courant des valeurs financières (+0,43%) dans la perspective d’un relèvement des taux d’intérêt l’an prochain, à l’issue du « tapering ».
Meta Platforms, Microsoft, Tesla, Alphabet et Amazon abandonnent entre 1,6% et 4,1%.
LES INDICATEURS DU JOUR
La production industrielle de la zone euro a augmenté comme prévu en octobre, de 1,1%, soutenue notamment par la hausse de la production des biens d’équipement et de consommation durables, montrent les données publiées mardi par Eurostat.
En Allemagne, l’institut d’études économiques Ifo a abaissé sa prévision de croissance économique pour 2022, à 3,7%, en raison des goulets d’étranglement qui continuent de perturber les chaînes d’approvisionnement et de la résurgence de l’épidémie de COVID-19.
CHANGES
Sur le marché des changes, l’indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet face à un panier de devises de référence, est volatil, dans l’attente des décisions de la Fed. L’indice gagne 0,16% à la clôture des Bourses européennes après avoir été orienté à la hausse en début de journée puis en légère baisse à mi-séance.
L’euro, en repli de 0,12, se traite à 1,1269 dollar.
Parmi les cryptomonnaies, le dogecoin bondit de 20,6% après un tweet d’Elon Musk, le directeur général de Tesla, annonçant que le constructeur de voitures électriques allait le tester comme moyen de paiement.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor à dix ans gagne 1,5 point de base à 1,4377% après les chiffres des prix à la production aux Etats-Unis, qui montrent une hausse plus forte que prévu, de nature à encourager la Fed à relever ses taux.
Le taux du Bund allemand à dix ans et son équivalent français de la même échéance ont fini sur la même tendance avec chacun un gain d’environ deux points de base à -0,363% et -0,015%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est affecté par le rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui a abaissé de 100.000 barils par jour sa prévision de demande mondiale de brut pour cette année et 2022 au regard de la situation sanitaire.
Le prix du baril de Brent fléchit de 1,33% à 73,4 dollars le baril, tandis que celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 1,35% à 70,35 dollars.